La Liberté

La falaise menace des jardins

FribourgL’an dernier, un rocher s’est détaché de la falaise de Lorette pour atterrir dans un jardin privé de la Planche-Supérieure. Des mesures sont étudiées pour protéger les habitants.

Les maisons de la Planche-Supérieure ne sont pas directement menacées par les chutes de pierre. Des accidents peuvent se produire dans les jardins qui s'étendent jusqu'au pied de la falaise. © Alain Wicht/La Liberté
Les maisons de la Planche-Supérieure ne sont pas directement menacées par les chutes de pierre. Des accidents peuvent se produire dans les jardins qui s'étendent jusqu'au pied de la falaise. © Alain Wicht/La Liberté
Les maisons de la Planche-Supérieure ne sont pas directement menacées par les chutes de pierre. Des accidents peuvent se produire dans les jardins qui s'étendent jusqu'au pied de la falaise. © Alain Wicht/La Liberté
Les maisons de la Planche-Supérieure ne sont pas directement menacées par les chutes de pierre. Des accidents peuvent se produire dans les jardins qui s'étendent jusqu'au pied de la falaise. © Alain Wicht/La Liberté
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Les maisons de la Planche-Supérieure ne sont pas directement menacées par les chutes de pierre. Des accidents peuvent se produire dans les jardins qui s'étendent jusqu'au pied de la falaise. © Alain Wicht/La Liberté
Les maisons de la Planche-Supérieure ne sont pas directement menacées par les chutes de pierre. Des accidents peuvent se produire dans les jardins qui s'étendent jusqu'au pied de la falaise. © Alain Wicht/La Liberté

Christine Wuillemin

Publié le 30.04.2014

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Depuis près d’un an, les habitants de la Planche-Supérieure, en Basse-Ville de Fribourg, ont développé un réflexe gaulois. Celui de scruter le ciel, ou plutôt la falaise de Lorette qui les surplombe, pour s’assurer qu’elle ne leur tombe pas sur la tête. En juin dernier, un rocher d’environ 5 m3 s’était décroché de la paroi de molasse pour atterrir dans un jardin privé, situé environ 6 mètres plus bas. Résultat: un cabanon en bois pulvérisé et une inquiétude palpable chez les riverains. Depuis l’incident, ces derniers appliquent des principes de prudence de base sans toutefois bénéficier de véritables mesures de sécurité.

Afin de faire le point de la situation, la Préfecture de la Sarine a réuni les neuf propriétaires concernés par les risques d’éboulement, les capucines de Montorge (qui possèdent la falaise et le terrain au-dessus) ainsi que des représentants de la ville et du canton. «Il s’agissait d’une première prise de contact afin de s’organiser», explique cette habitante de la Planche-Supérieure, chargée de coordonner les actions des propriétaires du bas de la falaise.

Car à l’heure actuelle, personne ne sait qui des religieuses, des habitants de la Planche-Supérieure ou des autorités prendra en charge les éventuels travaux. «La ville de Fribourg ne se sent pas concernée. Ne s’agissant pas d’un espace public, elle estime qu’il appartient aux privés d’assumer ces coûts», expose la coordinatrice des propriétaires. «Il faudra établir les responsabilités de chacun face au danger et déterminer quelles mesures prendre pour éviter des accidents», avance Sœur Marie-Vérène du monastère de Montorge.

Une étude géologique

Afin d’y voir plus clair, les différents propriétaires ont demandé une étude géologique qui établira le degré de dangerosité du site. Elle sera financée majoritairement par les intéressés qui espèrent toutefois un probable coup de pouce du Service des forêts et de la faune de l’Etat de Fribourg. «L’expertise déterminera s’il y a lieu de prendre des mesures de sécurité et lesquelles. Toutefois, la zone en question s’étend sur des parcelles privées. Cette problématique relève donc du droit privé», déclare Carl-Alex Ridoré.

Et le préfet de la Sarine d’ajouter: «Si une analyse plus poussée prouve qu’il existe un risque important, cela pourrait alors justifier une intervention de l’administration publique. Mais pour l’instant, en apparence, des dispositions particulières ne semblent pas utiles si ce n’est en période de gel et de dégel.» Pour étayer son propos, Carl-Alex Ridoré précise que la carte des dangers naturels établie par l’Etat ne répertorie pas la falaise de Lorette comme un endroit à risque.

Le problème est connu

Une fois le feu vert des propriétaires obtenu, l’étude géologique pourra commencer. Selon Pierre Aviolat de l’entreprise Géolina, qui se chargera de l’expertise, ce genre d’éboulements est fréquent. «Ils sont dus à l’érosion naturelle», éclaire-t-il. Concrètement, la Sarine a creusé son lit dans la molasse, une roche faite de grains de sable liés par un ciment calcaire. Exposé aux intempéries, ce ciment se dissout peu à peu. Le gel hivernal accélère encore le phénomène.

«La roche est faite de bancs plus ou moins résistants à l’érosion. Il se forme ainsi des surplombs d’où peuvent se détacher des blocs de diverses tailles en raison de la fissuration de la roche», détaille Pierre Aviolat. Ces chutes de pierres sans conséquence en forêt, peuvent s’avérer dangereuses lorsqu’elles interviennent sur une route ou en zone résidentielle, comme ici en Basse-Ville.

Heureusement pour les habitants de la Planche-Supérieure, ce ne sont pas directement les maisons qui sont menacées mais leurs jardins qui s’étendent jusqu’au pied de la falaise. Ces parcelles sont néanmoins aménagées. De petits paradis cachés comportant des places de jeux, des piscines, des potagers, des cabanons ainsi que des caves creusées dans la molasse. «Les habitants de la Basse-Ville ont l’habitude de vivre avec ces risques. Il faut simplement qu’ils en restent conscients», estime Pierre Aviolat.

En attendant la suite des événements, les résidants se sont donc vu rappeler quelques consignes de sécurité. «Nous devons éviter de séjourner trop longtemps sous la falaise, ne pas laisser les enfants y jouer seuls et faire attention en cas de fortes pluies ou de dégel», résume une habitante. Et de conclure: «Nous préférons cela plutôt que de nous voir interdire l’accès à ces espaces de détente.»

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