Les nufnuf, ces boulimiques d’art
Stéphane Sanchez
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Ils s’appelaient mutuellement «Schnüffeli», puis «nufnuf», pour évoquer leur petit côté fouineur et leur flair de découvreurs. Et de fait, l’architecte semsalois Hans Thommen et feu son compagnon de vie François Diserens, médecin anesthésiste, ont passablement fureté. Ecumant les galeries et les expositions d’art de Suisse et d’Europe, le couple a accumulé en vingt-trois ans de vie commune près de 1500 œuvres d’art, 5000 volumes de bandes dessinées et 150 planches originales. Un butin récemment préservé grâce à la création d’une fondation, basée à Semsales: la nufnuf-art fondation.
«Jamais nous n’avons pensé faire une collection», précise d’emblée Hans Thommen. «Elle s’est faite à notre insu. On se contentait d’acheter des coups de cœur, exclusivement des œuvres d’artistes vivants. Aucune volonté d’exhaustivité, aucune intention spéculatrice. Juste des coups de cœur. Nous vivions assez simplement, avec deux salaires confortables. Mais nous vivions intensément notre amour de l’