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«Mon rôle, c’est de pousser les communes à aller de l’avant»

Economie • Manager régionale à la Région Glâne-Veveyse, Alexandra Buechler a pour but de soutenir le développement de ces deux districts. Interview.

Alexandra Buechler se veut à l’écoute des communes glânoises et veveysannes. © Alain Wicht/LaLiberté
Alexandra Buechler se veut à l’écoute des communes glânoises et veveysannes. © Alain Wicht/LaLiberté
«Mon rôle, c’est de pousser les communes à aller de l’avant» © Alain Wicht/La Liberté
«Mon rôle, c’est de pousser les communes à aller de l’avant» © Alain Wicht/La Liberté
«Mon rôle, c’est de pousser les communes à aller de l’avant» © Alain Wicht/La Liberté
«Mon rôle, c’est de pousser les communes à aller de l’avant» © Alain Wicht/La Liberté

Flora Berset

Publié le 09.10.2015

Temps de lecture estimé : 7 minutes

A 28 ans, Alexandra Buechler est la nouvelle manager régionale de la Région Glâne-Veveyse (RGV). Dynamique et sûre d’elle, la jeune économiste fribourgeoise tient les rênes de l’association, dont le siège est à Romont, depuis le 1er mai. Son ambition? Que tout le monde tire à la même corde dans l’intérêt des districts de la Glâne et de la Veveyse.

- Comment se sont passés vos cinq premiers mois à la tête de la RGV?

Alexandra Buechler: J’ai bien pris mes marques. L’été m’a permis de prendre le temps d’observer le fonctionnement de l’association. Pour ce poste, il faut s’intéresser à tout ce qui fait partie de la vie des communes. C’est un travail qui me plaît. C’est extrêmement varié, avec énormément de défis.

- Y a-t-il eu des changements depuis votre arrivée?

Oui, forcément. Du moment qu’une nouvelle personne arrive, cela modifie toute la dynamique de l’entreprise. Cependant, mon but n’est pas de créer une révolution au sein de la RGV. Il n’y a pas besoin de tout recommencer à zéro car la base est très bonne et beaucoup de choses fonctionnent très bien. Pour le moment, les changements se font dans des petits détails, notamment au niveau de la gestion du bureau. Au niveau politique, les changements arriveront plutôt en 2016, avec la nouvelle législature.

- Comment percevez-vous votre rôle de manager régionale?

Mon rôle, c’est de fédérer la région Glâne-Veveyse sous des objectifs communs. Dans un deuxième temps, c’est d’être le moteur du changement. Même si c’était déjà le cas d’une certaine manière, je veux remettre les communes au centre du développement régional et les pousser à aller de l’avant.

- Comment allez-vous procéder?

Je suis en train de prendre rendez-vous avec toutes les communes de la Glâne et de la Veveyse pour savoir quelles sont leurs idées pour le développement de la région. Ce qu’il faut prendre en compte, c’est que ces deux districts représentent 40 000 citoyens. Finalement, ce sont eux mes employeurs. Je veux donc savoir ce qu’ils veulent et ce qu’ils attendent de moi. Le but c’est de fédérer ces personnes et de trouver quels sont leurs objectifs communs. Dans ce cadre-là, les préfets de la Glâne et de la Veveyse (Willy Schorderet et Michel Chevalley, ndlr) me fournissent énormément d’éléments. Ce sont eux qui connaissent l’historique de l’association et qui ont l’expérience du terrain.

- De manière plus large, quels sont les objectifs de la RGV pour 2016?

Comme chaque année, nous avons établi une liste d’objectifs qui sera présentée lors de l’assemblée des délégués. Pour 2016, la RGV va notamment réfléchir à la mise en place d’un soutien juridique destiné aux communes. Ensuite, elle souhaite étendre le concept d’écologie industrielle, déjà présent à Romont, à d’autres communes. Il s’agit de trouver un système global qui pourrait s’appliquer aux différents pôles régionaux que sont Châtel-Saint-Denis, Villaz-Saint-Pierre, Attalens, Rue, Siviriez, Ursy et Vuisternens-devant-Romont. Nous avons aussi l’idée de collaborer davantage avec les districts voisins. Aujourd’hui, les communes doivent regarder vers l’extérieur, surtout quand elles ont un voisin puissant comme la Gruyère. Le but c’est de voir ce qu’il se fait ailleurs et de créer des synergies. Au niveau économique, par exemple, cela pourrait être intéressant dans le domaine du soutien aux entreprises.

- Quelles sont vos priorités?

Il faut comprendre que ces objectifs actuels sont à court terme. Nous nous dirigeons vers l’élaboration d’un programme de développement régional qui sera initié en 2016. Celui-ci doit nous donner une ligne directrice pour la gestion de la RGV et nous permettre d’ancrer toutes nos actions dans une vision plus globale. Nous n’avons pas lancé de projet coup de poing pour 2016, car la priorité, c’est vraiment ce programme.

- Vous venez du district de la Sarine. Votre regard neuf sur la Glâne et la Veveyse, est-ce un atout?

Je ne suis pas bien placée pour dire s’il s’agit d’un atout ou non. Ce que je remarque, c’est que je suis arrivée là sans aucun préjugé. Si ça ne me facilite pas mon travail, cela me permet d’être beaucoup plus à l’écoute. Les districts de la Glâne et de la Veveyse sont représentatifs du canton en général. Hormis le bilinguisme, ils ont tout ce qui fait la force du canton de Fribourg, le terroir et le monde agricole d’un côté, le dynamisme économique de l’autre. C’est important de conserver cet équilibre. Ce sont de bons exemples à suivre.

- Quels sont les défis de la RGV?

Pour moi, c’est important que la RGV parvienne à mieux se positionner. Pour y arriver, il va falloir une meilleure communication, aller encore davantage sur le terrain et collaborer avec nos voisins. Nous devons apprendre à nous vendre et montrer ce qu’il se passe chez nous.

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De l’Afrique du Sud à Romont, via New York

Le parcours d’Alexandra Buechler est impressionnant. «Il y a trois choses qui font que je me sens bien là où je suis actuellement: l’Afrique du Sud, New York et mes stages dans la promotion économique», relève-t-elle. Vers la fin de ses études universitaires, la jeune femme décide de se rendre en Afrique du Sud pour apprendre l’anglais. Elle prend des cours de langue durant trois semaines, puis part à l’aventure sac au dos. Ce voyage débouche sur un stage au consulat suisse à New York: «Avant de partir, j’avais postulé dans 57 pays pour faire un stage dans une ambassade. J’ai dû rentrer d’Afrique plus vite car j’ai reçu un appel qui m’annonçait que j’étais engagée.»

Durant six mois, son rôle est de défendre la Suisse aux Etats-Unis. Sur place, elle rencontre une personne qui l’aide à décrocher un stage à la Promotion économique du canton de Fribourg. De retour en Suisse, l’universitaire entame donc une nouvelle expérience professionnelle, avant d’enchaîner avec un stage au sein de GGBa, une structure de promotion économique pour la Suisse occidentale basée à Lausanne. Après notamment un master en marketing territorial, l’économiste obtient le poste de manager régionale à la Région Glâne-Veveyse. Elle se distingue parmi 25 candidats. 

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Bio Express d'Alexandra Buechler

> Née le 23 septembre 1987, elle a grandi à Villars-sur-Glâne.
> Habite à Fribourg et est en couple depuis dix ans.
> A séjourné un an à Lucerne après l’école obligatoire pour apprendre l’allemand.
> A étudié au collège Saint-Michel, section bilingue, à Fribourg.
> A obtenu un bachelor en histoire et économie, puis un master en économie politique à l’Université de Fribourg.
> A effectué de nombreux stages, notamment dans la promotion économique.
> Parle français, allemand, anglais et un peu espagnol.
> Passionnée de basket et de guitare.

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