Une atmosphère féerique s’est emparée, hier soir sur le coup de 22 heures, de la ville de Gruyères. Un cortège de vingt-cinq chèvres, annoncé par un concert de cloches et des bêlements sonores, s’est élancé à deux reprises entre deux haies de spectateurs, venus en nombre au cœur du bourg médiéval. Particularité de ce défilé, organisé dans le cadre de la fête nationale: les animaux exhibaient sur leurs cornes des flambeaux high-tech réalisés spécialement pour l’occasion. «Il ne s’agit pas de véritables torches, mais d’installations électriques ayant fait l’objet de différents essais pour ne pas blesser ces bêtes», rapporte Benoît Deillon, l’un des membres du groupe d’éleveurs caprins, à l’origine de cet événement.

Le défilé avait pour but de commémorer une vieille légende liée à la cité comtale. Il se raconte qu’en 1349, des biquettes ont fait fuir des troupes bernoises lors d’une bataille et sauvé la ville d’une mise à sac. La chèvre a par ailleurs été à l’honneur, tout au long de la journée. Le marché artisanal et les différentes animations organisées à cette occasion ont drainé entre 10 000 et 12 000 personnes, selon le responsable de La Gruyère Tourisme, Pascal Charlet. Un succès inespéré, qui a valu aux nombreux visiteurs de connaître quelques difficultés pour garer leurs véhicules.

Peu avant l’arrivée des animaux sur la place centrale de Gruyères, l’ancien conseiller d’Etat Pascal Corminboeuf a prononcé l’allocution du 1er Août. «Ces célébrations doivent être le contraire d’une coutume dépassée, elles doivent prendre la forme d’un acte de foi», a-t-il insisté.