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Une extraterrestre à Semsales

Tournage Le collectif valdo-veveysan Bad Taste Pictures lançait hier le tournage d’un court-métrage, sur les hauts de Semsales. Sortie en mars.

Maxime Raymond, chef opérateur, et Sean Biggerstaff, dans le rôle du médecin, entourent le «cadavre». © Vincent Murith/La Liberté
Maxime Raymond, chef opérateur, et Sean Biggerstaff, dans le rôle du médecin, entourent le «cadavre». © Vincent Murith/La Liberté
Les deux coréalisateurs, Benoît Monney et Sami Khadraoui, ont déjà reçu le Prix du meilleur scénario au Fantastic Film Festival d'Oftringen en 2012. © Vincent Murith/La Liberté
Les deux coréalisateurs, Benoît Monney et Sami Khadraoui, ont déjà reçu le Prix du meilleur scénario au Fantastic Film Festival d'Oftringen en 2012. © Vincent Murith/La Liberté
Le court-métrage d'une vingtaine de minutes nécessitera plus d'un mois de tournage. © Vincent Murith/La Liberté
Le court-métrage d'une vingtaine de minutes nécessitera plus d'un mois de tournage. © Vincent Murith/La Liberté

Stéphane Sanchez

Publié le 24.10.2014

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Il est un peu plus de midi, dans la pénombre du chalet Sur-Plane, au-dessus de Semsales. Installée à côté du creux du feu, devant un miroir lumineux, la maquilleuse Leticia Rochaix-Ortis distille à la pipette du faux sang sur le front du figurant Max Poletis. Le futur cadavre tente de se réchauffer un peu, un gobelet de thé à la main.

Assis dans cette loge surréaliste, Sean Biggerstaff - connu pour son rôle d’Olivier Dubois dans la saga «Harry Potter» - potasse son texte, avant de se glisser dans le costume d’officier de son personnage. Un coup de patine sur son uniforme historique, un peu trop propre. Et voilà James, médecin britannique, en pleine Seconde Guerre mondiale. Sa rencontre avec l’extraterrestre Enora (Isabelle Campiche) fera le cœur du court-métrage intitulé… «Enora».

Un peu plus loin, à flanc de forêt, le Veveysan Benoît Monney - coréalisateur avec le Vaudois Sami Khadraoui - et son équipe examinent le terrain. L’heure est à la validation des douze plans qui seront tournés durant l’après-midi, histoire de coordonner prise de vue et éclairage. «C’est la première scène qu’on filme. Celle de la rencontre, justement. Enora se cache derrière un arbre. Elle voit James fermer les yeux d’un soldat anglais. Un blessé italien gémit un peu plus loin», décrit Benoît Monney. Le médecin osera-t-il aller à la rencontre de l’Autre? Une lueur d’espoir brillera-t-elle dans la bataille, filmée hier soir? Réponse en mars prochain.

D’ici là, le collectif Bad Taste Pictures a de quoi faire. Coécrit par les deux coréalisateurs et le chef opérateur Maxime Raymond, le court-métrage d’une vingtaine de minutes nécessitera encore un mois de tournage, à Semsales, Fiaugères et Sainte-Croix (VD). Des sites choisis pour leurs paysages et pour leur proximité avec les «bases logistiques» du collectif, fondé l’an passé à Fiaugères, chez Benoît Monney, mais déjà actif depuis quatre ans.

Suivra la postproduction et les effets spéciaux, réalisés par DNA Studios, à Saint-Martin. Enora y gagnera des yeux de feu, des débris de vaisseau joncheront la forêt et des étoiles ou des missiles envahiront le ciel, explique la productrice Sonia Pfeuti. L’idée étant de renforcer l’immersion, encore soulignée par une musique originale.

En principe projeté en avant-première au Sirius, à Châtel-Saint-Denis, «Enora» devrait faire le tour du monde, à la suite des autres courts-métrages du collectif sélectionnés dans différents festivals: Neuchâtel, Locarno, Nice, Berlin, Copenhague, Los Angeles, Bungalore (Inde), entre autres. «L’objectif, c’est bien sûr de remporter un prix et de percer», confie Sonia Pfeuti. Les trois auteurs d’«Enora» et elle-même, tous quatre associés de Bad Taste Pictures, vivent déjà de leur passion. Que ce soit devant, derrière ou à côté de la caméra.

Précédant court-métrage primé

«Melvin», le précédant court-métrage de Benoît Monney et Sami Khadraoui, a déjà obtenu le Prix du meilleur scénario au Fantastic Film Festival d’Oftringen 2012, en Suisse. En intégrant l’Ecossais Sean Biggerstaff - devenu ami de Benoît Monney sur le plateau de «Mary Queen of Scots» - et en misant sur des dialogues en anglais et en italien, le collectif augmente ses chances de succès à l’étranger.

Mais «Enora» reste une petite production: quatre comédiens, une quinzaine de figurants et une équipe d’une vingtaine de personnes, pour un budget de «quelques dizaines de milliers de francs», modère Sonia Pfeuti. «Nous n’avons pas reçu de subventions, dans la mesure où nous n’avons même pas dix courts-métrages à notre actif et aucun long-métrage», explique-t-elle. N’empêche, le générique s’annonce très long: «Une grande quantité de gens et de partenaires nous ont soutenus. Ils croient en nous!»

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