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Revenu de base inconditionnel: une utopie?

Page Jeunes - Dis-moi tout! • Cet objet de votation du 5 juin prochain suscite beaucoup de débats. Les réactions de trois jeunes.

Le revenu de base inconditionnel (RIB), objet de votation du 5 juin prochain, suscite beaucoup de débats. Les réactions de trois jeunes. © DR
Le revenu de base inconditionnel (RIB), objet de votation du 5 juin prochain, suscite beaucoup de débats. Les réactions de trois jeunes. © DR
Anthony Roch, 26 ans. © DR
Anthony Roch, 26 ans. © DR
Camille Piller, 23 ans. © DR
Camille Piller, 23 ans. © DR
Vincent von Siebethal, 30 ans. © DR
Vincent von Siebethal, 30 ans. © DR

Selin Yaroshenko

Publié le 29.04.2016

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Anthony Roch

> 26 ans, doctorant en histoire médiévale

«Je ne suis pas chevronné en économie: je préfère donc traiter la question du revenu de base inconditionnel avec prudence. Il me semble important de ne pas tomber dans un manichéisme de l’absolument pour ou de l’absolument contre, c’est-à-dire soit dans l’exaltation du citoyen qui serait excité à l’idée du revenu de base, soit dans la crainte des alarmistes, selon lesquels cela ruinerait l’économie.

»Très honnêtement, l’idée est intéressante et même révolutionnaire. Elle est prévue afin de rétablir une certaine justice sociale, dans l’optique que chacun puisse vivre décemment. Il me semble cependant que c’est une promesse utopique. Il faudrait prendre en compte les éventuelles dérives que cela pourrait engendrer, car nous ne vivons pas dans un monde de Schtroumpfs. Enfin, selon moi, le débat sur le revenu de base n’est pas abouti. On veut nous faire voter précocement, sans avoir réellement défini de quelle manière la mesure va être appliquée.»

Camille Piller

> 23 ans, étudiante dans une école de théâtre

«Certains économistes se penchent sur la question du revenu de base inconditionnel depuis une vingtaine d’années. Une expérience sur ce principe a même été réalisée en Amazonie. Chacun a reçu un montant égal sur une période déterminée et le constat a été plus que favorable. Les gens avaient ainsi pu mettre sur pied des projets bénéfiques pour l’économie sur le long terme. Personnellement, ce qui m’intéresse le plus dans cette initiative est la remise en question de la vie collective en Suisse.

»Il est donc dommage que les opposants à cette mesure mettent en avant les éventuelles dérives qui en résulteraient, comme le fait que certains en profiteraient pour se tourner les pouces. Il est aussi important de comprendre qu’il s’agit de voter, le 5 juin prochain, pour un principe: son application prendra certainement du temps. Pour mettre en place l’AVS, pour laquelle les gens étaient également réticents au départ, il aura par exemple fallu vingt ans.»

Vincent Von Siebenthal

> 30 ans, étudiant en histoire, membre de la Jeunesse socialiste

«L’idée est excellente, car c’est un revenu de sécurité pour les citoyens! Cependant, je ne suis pas convaincu par les modalités de mise en œuvre. Le projet n’est pas assez bien ficelé. Si j’ai bien compris, il est question de nouvelles cotisations salariales, qui assureraient le financement du revenu de base inconditionnel. Dès lors, j’y suis opposé car ce n’est pas aux travailleurs de le payer avec leur salaire. En somme, je suis convaincu du pourquoi, mais pas du comment.

»Selon moi, la Banque nationale suisse aurait les moyens de fournir les fonds d’un tel revenu en créant de la monnaie par exemple. Ainsi, les gens auraient un plus grand pouvoir d’achat et la consommation serait stimulée, ce qui est une bonne chose pour l’économie. Enfin, je ne crois pas aux dérives d’une telle mesure. L’être humain ne travaille pas uniquement pour l’aspect pécuniaire. Une activité lucrative est également un épanouissement personnel.»

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