Simon Rimaz, méprise de vue
Il se dit photographe mais ne prend aucune photo. Formé à Vevey, ce Fribourgeois a posé ses appareils pour mieux interroger son art
Thierry Raboud
Temps de lecture estimé : 5 minutes
Portrait » Grande vitrine, lumière chaude qui se déverse sur le trottoir. Ça doit être ici, l’atelier lausannois de ces cinq photographes dont l’un nous intéresse particulièrement. On entre et puis l’on doute. Bel espace de création, quelques ordinateurs, de beaux livres, mais pas de photos au mur, aucun appareil en vue. Tout juste ce mantra en belle typographie déployée: «You do not take a photograph. You make it.»
Prendre ou faire, Simon Rimaz a choisi. Petite moustache souriante, lacets rouges, éloquence tranquille, il nous accueille et confirme: s’il se présente en photographe, c’est surtout pour ne pas s’ériger trop immodestement en artiste. Non, il ne prend plus d’images, mais continue à en créer.
Un photographe sans clichés, donc. Ceux qui existent déjà sont d’une abonda