Athlétisme » Lea Sprunger a échoué à la pire des places, la 4e, lors du 400 m haies des mondiaux de Doha. Elle a pourtant (enfin) battu le record de Suisse d’Anita Protti, réussissant 54’’06 dans une course gagnée par Dalilah Muhammad, qui a battu son record du monde (52’’16). «Les sentiments sont très mitigés à chaud. A un moment je suis contente d’avoir ce record de Suisse, et la seconde d’après il y a la mini-déception d’être quatrième. C’est la place des cons», a lâché la Vaudoise.

«C’est très dur à avaler», a concédé son entraîneur Laurent Meuwly. «Elle méritait tellement une place sur le podium. C’est une performance stratosphérique, réalisée le jour J en ayant couru à l’aveugle au couloir 9. Mais elle a fait tout juste, et n’a rien à se reprocher», a confirmé le Fribourgeois.

«Beaucoup de fierté»

Derrière l’Américaine Dalilah Muhammad, sa compatriote Sydney McLaughlin (2e en 52’’23) et la Jamaïcaine Rushell Clayton (3e en 53’’74) ont en effet également réalisé un record personnel dans une finale d’un niveau exceptionnel. Lea Sprunger semblait encore en mesure d’arracher le bronze à l’entame de la dernière ligne droite, mais Rushell Clayton a parfaitement tenu le choc.

«Avec un petit peu de recul, il y a beaucoup de fierté car je reviens de loin. Et je cours depuis longtemps après ce record de Suisse», a expliqué Lea Sprunger, dont la déception semblait se dissiper au fil des minutes en zone mixte. «Au final, je suis fière d’avoir terminé 4e d’une course pareille», a-t-elle enchaîné. «Les deux premières sont des monstres. Cela me donne juste envie de retourner au boulot et d’essayer de les concurrencer lors des JO l’an prochain», a encore expliqué une Lea Sprunger au regard d’ores et déjà tourné vers l’avenir. «Il va falloir descendre sous les 54’’ pour prétendre à une médaille à Tokyo», a-t-elle souligné.

«Avec mes armes»

Lea Sprunger n’oublie pas d’où elle revient, elle qui a souffert d’une inflammation dans le bas du dos en début de saison. «En arrivant ici, je pensais bien ne pas avoir le niveau pour passer sous les 54’’. Mais je me suis battue avec mes armes», a expliqué la Ginginoise, qui n’était même pas descendue sous les 55’’ en 2019 avant de débarquer à Doha. «Une fois de plus, Laurent (Meuwly, ndlr) a été très fort en me permettant d’être en forme au bon moment. Je lui dois tellement», a-t-elle ajouté. ats