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Le bobsleigh suisse à la ramasse

Les bobeurs helvétiques sont rentrés des mondiaux de Königsee avec des doutes plein les valises

Publié le 28.02.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Mondiaux »   Avec quatre résultats médiocres, le bob suisse a signé un bilan désastreux aux championnats du monde à 
Königsee. Autant dire qu’une médaille aux Jeux olympiques de Pyeongchang l’an prochain semble être un doux rêve dans un sport de tradition.

Quinzième, sixième, quinzi­ème et vingt-deuxième: voici les rangs des bobeurs helvétiques, la semaine passée en Allemagne. «Lors des grands rendez-vous, seules les médailles comptent», lance Thomas Lamparter, chef de Swiss-Sliding. Un constat qui sonne comme une évidence. Il y a un an, la Suisse avait conquis l’or européen avec Beat Hefti et deux médailles de bronze grâce à ce même Hefti et Rico Peter. «Tout allait dans notre sens l’an dernier, relève Thomas Lamparter. Cette fois c’est l’inverse.»

Beat Hefti n’a pas un autre discours: «Les résultats reflètent la situation actuelle.» Le médaillé d’argent des Jeux de Sotchi en bob à deux n’a pas épargné sa fédération au terme de sa décevante sortie en 
Allemagne, avec un modeste 15e rang. «Aucune vision», a-t-il lancé à l’intention de Swiss-Sliding. Pour donner un exemple, il suffit de regarder où en est la relève, notamment au niveau des freineurs. Michael Kuonen, meilleur pousseur et freineur parmi les jeunes Suisses, ne profitera pas d’aller s’entraîner sur la piste olympique. Il s’en ira aux Etats-Unis et au Canada avec son pilote Clemens Bracher pour s’entraîner.

«Cela me fait me poser des questions sur les priorités, note Beat Hefti. Il n’y a pas que les temps de poussée qui importent. Avec quarante départs au lieu de dix, le freineur est forcément plus à l’aise.» En octobre, les bobeurs auront l’opportunité de s’entraîner sur la piste olympique. Mais selon Beat Hefti, cela ne suffira pas à combler l’écart.

Thomas Lamparter défend la position de Swiss-Sliding en estimant que Clemens Bracher doit viser les Jeux de 2022 et qu’il a besoin d’apprentissage sur des pistes qu’il ne connaît pas. Le président rappelle en outre que les mondiaux 2019 auront lieu au Canada.

Peu d’intérêt pour le bob

Beat Hefti se plaint aussi du peu de collaboration entre les pilotes et que tout le monde travaille dans son coin. La Suisse paie le peu d’intérêt des sponsors pour le bob et le fait que l’argent public soit très mince. Du coup, les pilotes sont des petits entrepreneurs qui doivent trouver les ressources financières et payer une bonne partie de leurs frais. Contrairement aux bobeurs allemands, les Suisses se débrouillent. En Allemagne, les athlètes sont des fonctionnaires de l’Etat et ils n’ont pas besoin de chercher de l’argent. La Suisse n’a pas non plus une abondance de talents athlétiques comme l’Allemagne, les Etats-Unis ou la Russie.

«Notre seule chance de régater sur la scène internationale, c’est un pool de freineurs en partie payés par l’armée, avertit Beat Hefti. Le fait d’avoir engagé la légende allemande Christoph Langen il y a un an pour coacher la relève est un premier pas pour se sortir de la misère. Les progrès de Clemens Bracher sous sa houlette sont évidents. Mais à une année des Jeux olympiques 2018, Rico Peter semble le seul capable d’accrocher une médaille. ATS

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