Cyclisme »   A deux jours de l’arrivée, les cartes ont été redistribuées dans un Giro désormais mené par le Colombien Nairo Quintana après le fléchissement du Néerlandais Tom Dumoulin dans la 19e étape à Piancavallo (nord-est). Cette dernière arrivée au sommet de l’épreuve, où l’Espagnol Mikel Landa s’est imposé en solitaire, a resserré les écarts au classement. Quatre coureurs sont désormais séparés par moins d’une minute puisque le quatrième, le Français Thibaut Pinot, a grignoté une poignée de secondes pour se rapprocher à 53 secondes du maillot rose. Il se situe à moins de 10 secondes seulement de l’Italien Vincenzo Nibali, toujours troisième.

Dans la station du Frioul, Dumoulin, le grand perdant du jour, a abandonné son maillot rose. Mais le Néerlandais a limité la casse à un peu plus d’une minute, préservant ainsi ses chances pour la victoire finale, demain. Le contre-la-montre de Milan sera en effet à son entier avantage.

Une attaque surprise

Dumoulin a dû faire face à une attaque surprise de ses rivaux directs (Quintana et Nibali surtout, mais aussi Pinot et 
Zakarin) dans la descente de Sappada, à 134 km de l’arrivée. «J’ai commis une erreur de débutant en me retrouvant à l’arrière du groupe dans la descente», a reconnu le coureur de Sunweb, qui a démenti ainsi l’hypothèse d’une pause-pipi mise à profit par ses adversaires, comme évoqué dans un premier temps dans la caravane bruissante de rumeurs du Giro.

Privé d’équipiers pendant une bonne partie de la poursuite, Dumoulin a été aidé par les formations d’autres coureurs (Mollema, Kruijswijk, A. Yates), eux 
aussi piégés par ce mouvement. La chasse s’est prolongée sur une quarantaine de kilomètres pour gommer le retard, qui s’était élevé jusqu’à une quarantaine de secondes.

Après cette alerte, la seconde lame est venue dans la montée de Piancavallo (15,4 km à 7,3%). Dumoulin a lâché prise sur les pentes les plus dures, dans la première partie de l’ascension, et a grimpé à son rythme en s’efforçant de limiter l’écart sur cette route très large et bien revêtue, qui aurait dû convenir à ses qualités de rouleur-grimpeur puissant. A l’avant, Landa s’est adjugé le succès d’étape qu’il avait frôlé à deux reprises, mardi à Bormio puis jeudi à Ortisei. Le Basque, âgé de 27 ans, a ainsi sauvé son Giro compromis par la chute survenue au pied du Blockhaus à cause d’une moto des carabiniers.

En signant le troisième succès d’étape de sa carrière dans le Giro, qu’il a terminé à la troisième place en 2015, l’Espagnol a mis un peu de baume au cœur de la Sky, en échec depuis le départ. Mais son succès s’est inscrit en marge de la lutte passionnante pour le classement général. ats

classements

Tour d’Italie (World Tour). 19e étape, San Candido - Piancavallo, 191 km: 1. Mikel Landa (ESP/SKY) 4:53:00. 2. Rui Costa (POR) à 1’49’’. 3. Pierre Rolland (FRA) à 1’54’’. 4. Pello Bilbao (ESP) à 2’12’’. 5. Sebastian Henao (COL) à 3’06’’. 6. Evgeni Shalunov (RUS) à 3’51’’. 7. Luis Leon Sanchez (ESP) m.t. 8. Matteo Busato (ITA) à 5’05’’. 9. Lorenzo Rota (ITA) m.t. 10. Ilya Koshevoy (BLR) à 6’44’’. m11. Thibaut Pinot (FRA) à 8’09’’. 12. Domenico Pozzovivo (ITA) à 8’15’’. 13. Ilnur Zakarine (RUS) m.t. 14. Bob Jungels (LUX) à 8’21’’. 15. Adam Yates (GBR) m.t. 16. Nairo Quintana (COL) m.t. 17. Bauke Mollema (NED) à 8’23’’. 18. Vincenzo Nibali (ITA) m.t. Puis: 22. Tom Dumoulin (NED) à 9’30’’. 23. Sébastien Reichenbach (SUI) m.t. 30. Steven Kruijswijk (NED) à 10’41’’. 69. Steve Morabito (SUI) à 23’23’’. 143. Silvan Dillier (SUI) à 28’11’’. 165 coureurs au départ, 164 classés.

Classement général: 1. Nairo Quintana (COL/Movistar) 85h02’40’’. 2. Dumoulin à 38’’. 3. Nibali à 43’’. 4. Pinot à 53’’. 5. Zakarine à 1’21’’. 6. Pozzovivo à 1’30’’. 7. Mollema à 2’48’’. 8. Yates à 6’35’’. 9. Jungels à 7’03’’. 10. Kruijswijk à 7’37’’. Puis: 16. Reichenbach à 26’04’’. 17. Landa à 31’44’’. 56. Morabito à 2h12’47’’. 66. Dillier à 2h26’32’’.