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Infiltrés, les conspirationnistes s’énervent

Publié le 30.09.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Internet » RSF dénonce des propos racistes visant un journaliste genevois.

Publiée par Heidi.news, une enquête sous couverture dans les milieux dits conspirationnistes en Suisse romande soulève une vague de commentaires sur internet. Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement les insultes racistes qui visent directement le journaliste qui a réalisé le sujet.

«Ces réactions rappellent que la Suisse n’est immunisée ni contre le racisme, ni contre la haine envers les journalistes», a communiqué hier la section suisse de RSF. Les propos de certains internautes sur les réseaux sociaux sont profondément choquants, selon RSF.

«Une plainte pénale pourrait être déposée», a indiqué à l’ATS Serge Michel, directeur éditorial de Heidi.news. Pour l’heure, seuls deux volets sur les sept que comprend l’enquête Au cœur de la complosphère ont été publiés. Léman Bleu, qui a participé à cette opération, a aussi diffusé un reportage sur le sujet.

L’investigation a été menée par Sami Zaïbi. Il s’est infiltré pendant deux mois dans la mouvance dite conspirationniste, qui a notamment lancé le référendum contre l’application de traçage SwissCovid. Le journaliste a intégré l’équipe qui réalise des vidéos pour une chaîne sur le net, dont le but est de donner «des conseils de survie à ce monde en perdition».

Sami Zaïbi s’attendait à ce «torrent d’insultes». Il a accepté de relever le défi journalistique «en raison de l’intérêt public à dénoncer ces gens», a-t-il indiqué. «En pleine crise sanitaire, leurs théories sont dangereuses, car des gens meurent», a souligné Sami Zaïbi.

Parmi les personnes qui figurent dans le reportage, une enseignante – actuellement en congé sabbatique – s’insurge contre la méthode d’infiltration utilisée par Heidi.news et dénonce des «mensonges qui cherchent à lui nuire». Elle compte déposer une plainte pénale pour calomnie, atteinte à son image et à sa personnalité.

De son côté, Serge Michel justifie la méthode de l’infiltration. Ce procédé avait dans ce cas précis pour but d’obtenir une information d’intérêt public qu’il n’aurait pas été possible d’avoir par un autre moyen.

Serge Michel se réfère à la jurisprudence suisse et européenne en la matière. Il se dit «tranquille» pour se défendre le cas échéant devant les tribunaux. ATS

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