La grandeur n’est plus gage de survie
Marché du lait • Des exploitations comptant 100 voire 280 vaches laitières abandonnent la production de lait industriel dont le prix au litre a atteint le fond. Il se négocie en dessous de 50 centimes.
Pierre-André Sieber
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Zoom, Savate, Balade et la cinquantaine de vaches laitières Holstein de l’exploitation de Patrick Gindroz, à Poliez-Pittet (VD), battent des oreilles sous le soleil du Gros-de-Vaud. De leur enclos, elles regardent sortir leur propriétaire de son immense halle où 9000 poussins viennent d’arriver pour l’engraissement. «J’avais une centaine de têtes de bétail produisant 940 000 litres par an mais j’en ai déjà liquidé la moitié», lâche l’agriculteur de 47 ans désabusé. «Les dernières seront mises en vente. Le lait, c’est foutu.»
Après plus de vingt ans de pratique, le paysan vaudois renonce à la production laitière. Une décision pas simple à prendre. Il dit avoir changé d’avis dix fois par jour, mais a fini par se résigner ce printemps alors qu’il avait lui-