La justice relaxe un néonazi et lui verse une indemnité après un salut hitlérien
Justice • En Suisse centrale, la Cour suprême du canton d'Uri s'incline devant le Tribunal fédéral: elle acquitte un néonazi romand qui avait fait le salut hitlérien sur la prairie du Grütli en août 2010. Lavé du soupçon de discrimination raciale, l'accusé recevra 3800 francs de dédommagement.
ATS
Temps de lecture estimé : 2 minutes
La Cour suprême du canton d'Uri a confirmé vendredi à l'ats l'information révélée par plusieurs médias. Elle a prononcé son jugement il y a dix jours. L'avocat genevois de l'accusé avait réclamé une indemnisation plus importante en faveur de son client. Il a toutefois annoncé qu'il ne ferait pas appel du jugement.
Pendant le serment du Grütli
Le 8 août 2010, le principal intéressé a participé à une réunion du Parti des Suisses nationalistes (PSN) sur le Grütli. Alors qu'environ 150 participants ont prononcé le serment du Grütli, extrait du «Guillaume Tell» de Schiller, l'accusé a tendu son bras droit en avant durant une vingtaine de secondes, reproduisant ainsi le salut hitlérien.
La police, qui avait filmé la scène, a dénoncé l'individu à la justice uranaise qui l'a reconnu coupable de discrimination raciale. Elle l'a condamné à une peine pécuniaire de 500 francs - soit dix jours-amende - ainsi qu'à une amende de 300 francs.
Pas interdit entre néo-nazis
Il y a deux mois, le Tribunal fédéral a cassé la sentence, estimant que l'accusé n'avait pas violé la norme pénale contre le racisme. Par son salut hitlérien, l'homme a manifesté son orientation politique et non pas tenté de gagner d'autres personnes à la cause nazie. Autrement dit, les néonazis ne se rendent coupables d'aucun délit s'ils font le salut hitlérien entre eux.
«Faire le salut hitlérien en public ne constitue pas une discrimination raciale punissable pénalement si l'intention est uniquement d'afficher les convictions nationales-socialistes personnelles» a écrit la Cour dans son arrêt (arrêt 6B_697/2013 du 28 avril 2014, texte en allemand).
Les juges lausannois ont donc renvoyé en mai le cas devant la justice uranaise pour y être réévalué. Cette dernière s'est ainsi exécutée. Elle a relaxé l'accusé et l'a indemnisé.