La Liberté

Martin Vetterli relaiera Patrick Aebischer à l’EPFL

Philippe Boeglin

Publié le 25.02.2016

Temps de lecture estimé : 2 minutes

école polytechnique fédérale de Lausanne

«Vetterliwirtschaft», disent les Suisses alémaniques. Si l’on en croit son parcours, Martin Vetterli n’a, hormis son patronyme, aucun point commun avec cette expression péjorative, qui équivaut en français à «clientélisme». Professeur ordinaire à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), le Neuchâtelois de Cortaillod a été nommé hier par le Conseil fédéral pour reprendre dès 2017 et pour 4 ans la présidence de la haute école, laissée vacante par le Fribourgeois Patrick Aebischer à la fin de l’année.

Agé de 58 ans, l’homme fait apparemment l’unanimité dans la communauté scientifique. «Le Conseil fédéral se félicite vivement d’avoir trouvé un scientifique hautement respecté en Suisse et de renommée internationale», a ainsi salué le ministre de la Formation et de la recherche, Johann Schneider-Ammann, devant la presse réunie à Berne. Martin Vetterli dispose «d’excellents réseaux dans la recherche et l’innovation».

Fritz Schiesser, président du Conseil des écoles polytechniques fédérales, a renchéri: «M. Vetterli s’est détaché au cours d’une procédure extrêmement sélective, et a devancé une centaine de candidats, pour plus de la moitié des étrangers.» C’est que le docteur en génie électrique et électronique - un titre obtenu justement à l’EPFL - a de l’expérience à revendre.

A son actif, des années d’enseignement en Suisse, à l’EPFL et l’EPFZ, mais également aux Etats-Unis, notamment à l’Université de Columbia à New York et à l’Université de Californie à Berkeley. S’y ajoutent des fonctions dirigeantes dans la haute école lausannoise, où il a siégé dans l’équipe de direction de 2004 à 2011. Aujourd’hui, Martin Vetterli partage son temps entre un mandat à 50% comme président du Conseil national de la recherche du Fonds national suisse (FNS), et son engagement à 50% sur les bords du Léman.

Son but? «Garantir à l’EPFL une place parmi les meilleures hautes écoles au monde. Cela nécessite évidemment des ressources, pour lesquelles je vais me battre.» Le Neuchâtelois a rappelé la contribution des EPF à la prospérité helvétique. «En Suisse, nous sommes uniques en Europe. Mais nous ne devons pas oublier que la recherche scientifique vit de l’internationalité.» S’agit-il d’un avertissement à portée politique? «Les décisions ne nous appartiennent pas, mais notre tâche est d’expliquer clairement les choses.»

S’il empoigne son bâton de pèlerin, Martin Vetterli pourra en tout cas s’appuyer sur la crédibilité procurée par son activité dans l’économie réelle. Cofondateur de Dartfish, PME basée à Fribourg spécialisée dans les effets spéciaux en vidéo et implantée dans le monde entier, il a une décennie durant œuvré à sa réussite. Son ancien collaborateur et actuel directeur général, Victor Bergonzoli, ne tarit pas d’éloges, énumérant en vrac «une grosse énergie, une connaissance formidable de la technologie, une personne très humaine mais aussi très critique». A première vue, rien ne semble pouvoir arriver à l’EPFL. I

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