Maurer ou l’art du dérapage contrôlé
Exergue/Bilan • L’année du ministre de la Défense a été marquée par la claque ramassée devant le peuple sur le nouvel avion de combat et par ses provocations à répétition.
Philippe Castella
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Ueli Maurer a pris de la hauteur hier pour dresser son bilan annuel, emmenant les médias dans l’Oberland bernois, à Adelboden. De la hauteur, c’est justement ce qui lui aura manqué tout au long de l’année. Marquée par de nombreux couacs, sa campagne en faveur de l’achat par la Suisse de 22 Gripen n’a jamais décollé. Conséquence, les avions de combat suédois ne voleront pas dans le ciel helvétique. Cet échec devant le peuple en mai (53,4% de non) marque une défaite historique pour l’armée suisse, la plus douloureuse peut-être depuis… 499 ans et une certaine bataille de Marignan.
Pour le ministre de la Défense, c’est un revers cinglant, qui ternira l’ensemble de son bilan au Conseil fédéral et qui affaiblit sa position tant face à ses collègues, que face au parlement et face à ses tro