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Nouveau rédacteur en chef et déménagement à Lausanne pour le journal «Le Temps»

Médias • La rédaction du journal «Le Temps» va déménager de Genève à Lausanne au cours du deuxième trimestre 2015, a annoncé mercredi l'éditeur Ringier, le nouveau propriétaire du quotidien romand. L'éditeur Ringier ne prévoit pas, pour l'instant, de procéder à des licenciements.

ATS

Publié le 10.09.2014

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Le déménagement du «Temps» à Lausanne va permettre à Ringier d'établir des synergies avec ses autres titres que sont «L'Hebdo» et «Edelweiss». Une «Newsroom» commune aux trois publications sera mise en place. Elle permettra des échanges de contenus. Les trois titres resteront cependant indépendants au niveau publicitaire.

Ce rassemblement des forces à Lausanne devrait aussi se traduire par un important développement de l'offre numérique du quotidien. Un groupe de travail sera constitué entre la rédaction et la direction pour concrétiser cette ambition.

Stéphane Benoit-Godet va devenir rédacteur en chef dès le 1er avril 2015, a annoncé mercredi l'éditeur Tamedia. Le rédacteur en chef du magazine économique «Bilan» succédera à ce poste à Pierre Veya. Agé de 44 ans, Stéphane Benoit-Godet est aux commandes de «Bilan» depuis huit ans.

Aucun licenciement planifié au «Temps» pour le moment

L'éditeur Ringier ne prévoit pas pour l'instant de procéder à des licenciements. Aucun n'est pour l'heure planifié, a indiqué la porte-parole de Ringier Danja Spring.

La réorganisation du «Temps» et de «Ringier Romandie» fera peut-être apparaître des doublons, ce qui pourrait conduire à la suppression de postes de travail, a relevé le service de presse de l'éditeur. Dans tous les cas de figure, aucune décision ne sera prise sans consultation au préalable des personnes concernées.

Actuellement, environ 140 personnes travaillent au «Temps». Ringier compte mettre en place une «newsroom» (salle de rédaction commune) à Lausanne regroupant «Le Temps», «L'Hebdo» et «Edelweiss». L'éditeur dispose déjà d'une «newsroom» à Zurich pour le «Blick». Il compte s'appuyer sur cette expérience pour son projet lausannois.

Les journalistes veulent avoir leur mot à dire

Les journalistes du «Temps» veulent être associés à la mise en place de la nouvelle collaboration qui va s'instaurer via la newsroom à Lausanne. Ils ont rencontré mercredi à Genève pendant 1h30 les responsables de Ringier et du journal, a indiqué à l'ats Anouch Seydtaghia, porte-parole de la Société des rédacteurs et du personnel.

Marc Walder, directeur général du groupe Ringier, Daniel Pillard, directeur de Ringier Romandie et Stéphane Garelli, président du Conseil d'administration du «Temps», n'ont pas donné d'éléments concrets sur cette collaboration au jour le jour. Ce changement doit se faire «avec nous», affirme Anouch Seydtaghia.

En revanche, les trois responsables ont promis de respecter la ligne éditoriale du «Temps». Aucun licenciement de journaliste n'a été annoncé. Les collaborateurs ne sont «pas contents» du déménagement à Lausanne, notamment par rapport au poids de Genève en matière de finance et de relations internationales.

Pascal Broulis: trouver une stratégie pour consolider «Le Temps» 

 L'enjeu pour «Le Temps», qui déménage de Genève à Lausanne, n'est pas dans sa localisation, estime le conseiller d'Etat vaudois Pascal Broulis. «Le plus important, c'est que ce quotidien trouve une stratégie pour se consolider et se déployer».

Il faut mettre tout en oeuvre pour que ce journal supra-cantonal trouve une assise forte et puisse continuer à proposer ses analyses et conserver son indépendance rédactionnelle, a déclaré le chef du Département des finances et des relations extérieures mercredi à l'ats.

«Le Temps» s'inscrit dans les grands journaux internationaux de la langue française. Il faut garder un journal de cette qualité. On a besoin de ce titre, c'est fondamental pour continuer à garantir la diversité du paysage médiatique suisse, selon Pascal Broulis.

«Ce qui m'inquiète, c'est l'érosion du titre. Il y aura quand même probablement un redimensionnement. Il faut rappeler aux lecteurs que le journal se paie» a-t-il souri, en référence à son apparition récente dans une publicité pour «La Région - Nord Vaudois».

«Le Temps» a vu le jour en 1998. Il est le fruit de la fusion entre le «Journal de Genève» et la «Gazette de Lausanne» et «Le Nouveau Quotidien». «Le Temps» touche 99'000 lecteurs (MACH Basic 2014-2) et est tiré à 39'716 exemplaires.

 

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