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Un parcours local semble nécessaire avant d'être élu à Berne

Elections fédérales 2015 • Pour être élu à Berne, plus besoin d'être issu d'une bonne famille ou d'avoir accompli une carrière militaire. En revanche, mieux vaut être passé par les différents échelons de la politique communale ou cantonale, selon la dernière édition de la revue «Passé simple».

La démocrate-chrétienne fribourgeoise Thérèse Meyer-Kaelin (ici en septembre 2011) a siègé au Conseil national 20 ans après avoir occupé sa première fonction élective comme membre de l'organe délibérant de la commune d'Estavayer-le-Lac. © Alain Wicht/La Liberté
La démocrate-chrétienne fribourgeoise Thérèse Meyer-Kaelin (ici en septembre 2011) a siègé au Conseil national 20 ans après avoir occupé sa première fonction élective comme membre de l'organe délibérant de la commune d'Estavayer-le-Lac. © Alain Wicht/La Liberté

ATS

Publié le 09.10.2015

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Le «triangle vertueux» constitué de l'armée, de la famille et de la carrière politique régionale a longtemps assuré l'élection à Berne, écrit Andrea Pilotti, politologue de l'Université de Lausanne, dans le jeune mensuel romand d'histoire, lancé en décembre dernier par Justin Favrod, journaliste et historien. Ce n'est plus le cas.

«L'effet femme» se fait sentir dans les années 1980 

Entre 1910 et 2010, les élus de "bonnes familles" deviennent une rareté à Berne, passant de près de 60% des élus en 1910 à 10% en 2010, selon la base de données sur les élites suisses au XXe siècle de l'Université de Lausanne. Quant au taux d'officiers de l'armée à l'Assemblée fédérale, on le voit atteindre plus de 40% en 1910 pour un peu plus de 20% 100 ans plus tard.

Pour expliquer ces changements, le chercheur évoque l'introduction du vote à la proportionnelle du Conseil national en octobre 1919 et l'éligibilité des femmes en février 1971. «L'effet femme» se fait sentir dans les années 1980 tandis que l'armée a pâti de la fin de la Guerre froide, marquant «la fin des certitudes», selon l'historien Pierre Streit, cité dans l'article.

Mandats électifs incontournables

Par contre actuellement comme il y a 100 ans, les mandats électifs communaux et cantonaux semblent incontournables: une bonne part des élus à Berne (entre 45 et 50%) suivent cette voie avant d'être «consacrés» par une élection au Parlement fédéral.

Les élus romands affichent même une tendance plus marquée que leurs confrères alémaniques à remplir, avant de siéger à Berne, des mandats électifs dans des législatifs et exécutifs communaux et cantonaux, écrit Andrea Pilotti. Et de citer des cas emblématiques.

L'exemple Thérèse Meyer-Kaelin 

La démocrate-chrétienne fribourgeoise Thérèse Meyer-Kaelin siège au Conseil national vingt ans après avoir occupé sa première fonction élective comme membre de l'organe délibérant de la commune d'Estavayer-le-Lac. Elle est rentrée à la Chambre basse comme successeure de Joseph Deiss, élu au Conseil fédéral en 1999.

Le démocrate-chrétien jurassien Pierre Paupe, également colonel, est élu au Conseil des Etats en 1995. Avant d'y arriver, il a rempli diverses fonctions politiques pendant presque trente ans.

Le radical vaudois Yves Christen est élu à Berne en 1995, 20 ans après le début de sa carrière politique à Vevey. Enfin la libérale neuchâteloise Sylvie Perrinjaquet a rempli des fonctions électives à tous les niveaux: elle aussi aura rejoint Berne 20 ans après ses débuts à Gorgier.

Un fort ancrage local et régional semble donc constituer une condition à l'élection au National ou aux Etats. Rendez-vous le 18 octobre pour vérifier la validité de cette thèse.

www.passesimple.ch, www.unil.ch/elitessuisses.ch

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