La Liberté du 6 juin indique que l’opération romande Caddies pour tous, afin de poursuivre la mission alimentaire auprès des personnes précarisées par le Covid-19, connaît un vent de «folie», dû à une ferveur solidaire certaine, ce dont nous pouvons nous réjouir. Mais prenons un élément parmi plusieurs facteurs conduisant à cette situation: le coût de leur logement.

Il y a la nécessité d’avoir un toit et le besoin immodéré de faire du profit sur le marché de l’immobilier: on ruine l’humain à ce jeu. Comment qualifier le fait d’accumuler par peur de l’insécurité ou par appât du gain? Et immanquablement ces habitants-là se retrouvent à quémander pour une autre nécessité fondamentale: manger.

Et revoilà ces deux camps: ceux vivant dans «leur» monde immature du gain et ceux vivant dans «le» monde créé par ces «coucous», poussant hors du nid les autres petits. Et revoilà l’immobilisme bien connu qui fragilise toujours les mêmes.

Cette répétition aveugle est un scandale. L’aspiration à autre chose est éternelle. Un changement complet, dépassant le mur du son, pour rétablir la dignité humaine est vital. Car la leur a été volée et cette perte de sens est immonde. C’est à vous de faire bouger les lignes, gens de l’immobilier, du gouvernement, de la justice, et non plus à ceux d’en bas, du «sous-sol», de s’adapter. Car eux, ou bien n’ont pas les mots, ou n’osent pas les mots ou étouffent leurs mots.

Veronica Thévoz,

Sainte-Croix (VD)