La Liberté

Une lettre qui pose question

Publié le 30.06.2020

Temps de lecture estimé : 1 minute

Que voulez-vous dire, M. Rey, dans votre lettre de lecteur (LL 22 juin) inspirée de la mort de George Floyd et de la vague antiraciste qu’elle a déclenchée? Que le droit et les coutumes d’une époque justifient cet assassinat comme ils justifient la colonisation et l’esclavage?

Seriez-vous prêt à dire que l’excision pratiquée dans certaines cultures et certains endroits, aujourd’hui, se justifie par le droit et les coutumes? Seriez-vous prêt à admettre comme inévitable l’esclavagisme puisque Jésus ne l’a jamais condamné, puisque tant d’autres l’ont pratiqué et continuent de le faire? C’est comme si les erreurs du passé justifiaient celles du présent et qu’il n’y aurait rien à y redire.

Soit dit en passant, la colonisation n’est pas terminée, comme vous l’écrivez, et la Chine n’est de loin pas la seule à la perpétuer. La Suisse et bien d’autres puissances industrielles ferment les yeux, se taisent ou font semblant de se préoccuper de certaines pratiques historiques.

Je crois, M. Rey, que l’Histoire n’est pas une instance judiciaire et qu’elle ne justifie rien ou si peu. Et la présomption d’innocence – comme vous le dites – ainsi que le droit et les coutumes ne nous enlèvent pas nécessairement le droit de voir autrement ni le devoir d’agir autrement sans pour autant tomber dans le moralisme.

Déboulonner les statues de «héros discutables» n’est en soi pas la meilleure façon de revisiter l’Histoire et d’en apprendre quelque chose. Mais comme vous le dites si bien, «balayons plutôt devant nos portes».

Gérard Papaux, Villars-sur-Glâne

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