La Liberté

Une pandémie et quid de la suite?

Publié le 22.04.2020

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Le Conseil fédéral n’a pas voulu faire passer l’épreuve fatale de l’épidémie en consentant à des pertes, mais a ordonné que les plus vulnérables soient protégés comme il sied dans notre culture mutualiste et égalitaire.

Or, on a voulu faire des soins aux malades un secteur économique, où médecins et thérapeutes ne sont que les moyens opérationnels de cette industrie dans laquelle foisonnent des technocrates issus de l’assurance, la banque, l’immobilier, etc. Ici tout est normé, hormis les besoins des patients, dont on a déterminé deux catégories, les bons et les mauvais «risques». Ils sont départagés par un indice financier de sélection qui ignore diagnostics, morbidité et vulnérabilité des gens.

Le fond reste la maîtrise des coûts sans parvenir à partager la masse des primes entre qui et quoi. Il sort de l’officine des partis politiques, hormis celle des socialistes, le même concept: responsabiliser plus, limiter les dépenses médicales, diminuer les prestations des médecins, dissuader l’accès aux urgences. Les médecins seraient sanctionnés si, faisant leur devoir usant des acquis modernes, ils dépassaient l’indice de sélection.

Ce système néolibéral défend ses avantages, fixe les profits à obtenir et les pertes à supporter au détriment de concessions humanitaires, honore la Constitution mettant en exergue la responsabilité des personnes qui, souvent vulnérables, sont inaptes à l’exercer. Mais on oublie que la Confédération et les cantons garantissent à chacun les soins nécessaires à sa santé.

La pandémie faiblit. Des lobbies font pression pour la relance. Pour quels profits, avec quelles pertes et quels volontaires?

Dr Henri Siegenthaler,

Veysonnaz

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