Olympic marque son territoire

Basketball » Une pincée d’adresse, un soupçon de sérénité et une bonne dose de défense, voilà les ingrédients gagnants du Fribourg Olympic nouveau. Une semaine après avoir battu les Lions de Genève au Pommier, les hommes de Petar Aleksic ont remis ça samedi, au Nosedo, face à Massagno (63-83). Dans les faits, cette nouvelle victoire ne change quasiment rien à la fin de la saison régulière. Il faudrait en effet que Fribourg gagne ses trois derniers matches et que les Tessinois connaissent le destin inverse pour qu’Olympic chipe la deuxième place à Massagno. Peu probable…

Cette victoire acquise d’une main de maître remet cependant l’église au milieu du village du basket suisse: il faudra plus que jamais compter avec Fribourg Olympic dans la course au titre. «On commence à aller mieux, répond timidement Alexander Hart. Mais il faut continuer à travailler. Nous devons nous améliorer chaque semaine.»

Dans la réponse du Canado-Suisse tient une partie du secret des Fribourgeois. Malmené en Suisse durant toute sa campagne européenne, Fribourg Olympic semble n’avoir jamais douté, même quand il peinait à enchaîner deux sorties de qualité. Mais ne dites surtout pas à son entraîneur que ses ouailles sont de retour. «Non! Nous ne sommes pas de retour! C’est une nouvelle génération et il ne faut pas la comparer avec les équipes passées, d’ailleurs je ne regarde pas en arrière, tonne Petar Aleksic. Nous avons eu des difficultés cette saison, mais il y a eu du changement aux postes 1 et 3 en plus de l’arrivée de Krajina. Je vous laisserais dire que nous sommes de retour si c’était la même équipe que la saison passée.»

Deux partiels décisifs

Samedi, c’est à nouveau l’effort défensif qui a fait la différence. Kristijan Krajina et Arnaud Cotture ont allié leurs forces pour frustrer les Tessinois, qui n’ont plus su à quel saint se vouer si ce n’est celui de la rancœur envers les arbitres. Cinq contres de Cotture, six rebonds pour Krajina, quatre fautes chacun et un nombre impressionnant de stops qui ont favorisé les contre-attaques fribourgeoises.

Fatiguer l’adversaire, c’est bien, mais savoir en profiter, c’est encore mieux. Pour cela, Petar Aleksic a pu compter sur un banc efficace qui a inscrit 44 points, soit un peu plus de la moitié du total fribourgeois. Parmi ceux-ci Alexander Hart qui, avec un différentiel de +28, a été dans tous les bons coups. Notamment lors des deux partiels qui ont fait tourner la rencontre en faveur d’Olympic (2-11 dans le premier quart et 0-12 au troisième). «Avoir autant de monde prêt à sortir du banc pour faire la différence nous aide beaucoup», assure l’intérieur. Et son entraîneur d’approuver: «Il faut savoir tirer le meilleur des gars au bon moment. Au même titre que la bonne stabilité défensive, la clé était de préserver tout le monde pour le bon moment.»

Une nouvelle alchimie

Même si les acteurs s’en cachent, Fribourg Olympic a marqué son territoire à deux semaines du terme de la saison régulière. La recette Petar Aleksic fonctionne encore et toujours, l’équipe s’est retrouvée et elle avance en rangs serrés sur la fin de l’exercice 2020-2021. «Il y a une page qui s’est tournée après la Bulgarie (défaite en 8es de finale de l’Eurocoupe, ndlr), admet Petar Aleksic. Depuis, nous avons gagné nos cinq matches. Cela ne doit pas être de la bête satisfaction, ces résultats doivent aider l’équipe à grandir.»

Avec une finale de Coupe de Suisse le 8 mai et les play-off pour le titre dans la foulée, les Fribourgeois n’avancent plus à pas feutrés. «L’alchimie prend. Avant on nous parlait des trois matches perdus à la maison (face à Genève, Massagno et Neuchâtel, ndlr), maintenant nous pouvons parler de nos deux victoires à l’extérieur», sourit le coach, avant de conclure: «L’unité, c’est ça qui fait la différence et mes gars, désormais, forment une équipe!»