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Roman graphique. Larcenet tient «La Route»

Grisé par l’apocalypse, le dessinateur donne chair au chef-d’œuvre de Cormac McCarthy. Plus qu’une adaptation, une incarnation, aussi étouffante que bouleversante.

Le dessin réaliste de Manu Larcenet se brouille ici d’une saisissante grisaille impressionniste.
Dargaud

Thierry Raboud

Thierry Raboud

12 avril 2024 à 00:00, mis à jour à 09:35

Temps de lecture : 3 min

L’œil gorgé de cendre. Le regard qui progresse à travers la dense nuée grise de ce monde ravagé où sinuent, hagards mais presque vivants encore, un homme et son fils. «Est-ce qu’on va mourir? Un jour, oui… mais pas maintenant.» En attendant, avancer dans les décombres, parmi les hordes cannibales et les tempêtes glaciales, vers les rives d’un Sud fantasmé. Et le lecteur a froid, faim, peur. Et le lecteur a le souffle court car il faut poursuivre, avec une seule balle restante dans le barillet, l’implacable quête sur le ruban noir de La Route.


  • Manu Larcenet, La route, d’après Cormac McCarthy, Ed. Dargaud, 160 pp.