Topographie. Le Vitromusée Romont présente les cartes en verre de swisstopo

La beauté du paysage helvétique transparaît dans ces plaques de verre. On n’y voit pas le découpage de nos sommets, notre skyline accidentée, mais on y découvre des courbes de niveaux élégantes comme les traces laissées sur l’eau par des ricochets. On y décèle les maisons, des réseaux hydrauliques évoquant le système sanguin d’une créature immense et inconnue. On lit ces données pour s’imaginer ce qu’est notre pays bien rangé dans la réalité. Ces morceaux verriers rouges, oranges, verts ou jaunes grouillent d’informations essentielles mais sont surtout magnifiques comme des œuvres d’art.

Exposées au Vitromusée Romont, ces pièces racontent un pan de notre histoire probablement méconnu de la majorité de la population. De 1953 et pendant près de cinquante ans, l’Office fédéral de topographie swisstopo a gravé les originaux de ses cartes sur du verre. Un matériau certes fragile, si on est maladroit, mais qui assurait une reproduction impeccable et un trait sûr.

Trop lent

Avec La Suisse sur verre, l’institution glânoise en collaboration avec swisstopo revient ainsi sur le passé de la cartographie helvétique, montrant les instruments nécessaires à sa confection et quelques impressions topographiques sur papier. La visite part de la naissance de la carte nationale, en 1935, dont les originaux étaient gravés sur du cuivre. Mais le processus est jugé trop lent par rapport au besoin de représenter à plat notre territoire de reliefs. Beaucoup trop lent. Le Conseil fédéral mandate donc une commission d’experts qui se penche sur la question. Le cuivre est désigné coupable de cette lourdeur.