Littérature. Face à l’IA, un label pour certifier la création humaine
Alors que les artistes recourent toujours plus volontiers à l’intelligence artificielle, une certification a vu le jour en France pour garantir l’origine purement cérébrale d’une œuvre
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9 février 2024 à 14:05
Récente lauréate du prix Akutagawa, l’équivalent du Goncourt japonais, la romancière Rie Kudan a créé un tollé mondial le mois passé, lorsqu’elle a avoué avoir utilisé ChatGPT pour écrire certaines des phrases de Tokyo Sympathy Tower. Il ne s’agit certes que des passages où l’intelligence artificielle s’exprime en tant que personnage de sa fable futuriste – utilisation clairement circonscrite et très justifiable. Mais tout de même, cette immixtion de l’IA générative dans le champ littéraire, déjà amorcée en 2022 avec le recours de certains éditeurs à des images algorithmiques pour leurs couvertures, témoigne d’un élargissement du domaine de la création (lire aussi ci-contre).
Car la machine, nourrie de milliards de pages souvent protégées par le droit d’auteur, est désormais capable de pondre des (mauvais) ouvrages, souvent truffés d’erreurs. Fin juin, la plateforme d’autoédition Kindle Direct Publishing d’Amazon a ainsi vu déferler les livres artificiels, notamment au rayon romance, dont certains se sont même hissés au classement des meilleures ventes. «C’est en voyant cette déferlante de livres générés par IA, commercialisés sans mention de leur nature, que j’ai compris la nécessité urgente de distinguer clairement les œuvres humaines et artificielles», confie Nicolas Gorse, créateur en France du label Création humaine, destiné à garantir l’origine purement cérébrale d’une création.
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