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La poésie délivrée

A Morges, l’exposition Code/Poésie déploie le poème sur tout l’éventail des nouvelles technologies. Au lecteur, devenu spectateur, de se prêter au jeu


 Thierry Raboud

Thierry Raboud

14 février 2020 à 13:45

Numérique » «Mon intelligence artificielle génère un poème. Cela prend un peu de temps. Merci de patienter.» Alors on patiente. Puis apparaît un quatrain brut et fou, que l’on ramène vers notre langue avant de le laisser, une fois domestiqué, s’imprimer un peu plus loin, sur un ample rouleau chargé de vers étranges.

C’est une tentative. Il y en a une dizaine d’autres, réparties dans ces belles salles du château de Morges où se déploie Code/Poésie – une exposition, une exploration. Ou plutôt, une extension du domaine poétique à l’ère numérique. Manière courageuse d’affirmer, avec les moyens de l’époque, que ce n’est pas le livre qui fait le poème, mais bien le verbe conjugué à l’émotion.

Geeks et papivores

Qu’importe le support? Ici le visiteur se trouve cerné d’écrans, coiffé de casques audio, plongé dans des réalités virtuelles ou augmentées qui, par-delà le livre, visent à susciter pareille émotion. «L’ambition est de voir comment le numérique peut renouveler notre rapport à la poésie», lance Antonio Rodriguez, professeur de littérature française à l’Université de Lausanne et co-curateur de cette exposition soutenue par le Fonds national suisse de la recherche scientifique.

En ces murs fortifiés et historiques, il s’agit donc moins d’ouvrir un front dans la guerre qui oppose en caricature geeks et papivores, voire de rejouer l’antique querelle des anciens et des modernes, que d’arpenter avec curiosité des champs d’expression inexplorés.

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