Réédition. Quand Alice Rivaz honorait «celles qui travaillent»
Journaliste par nécessité pendant la Seconde Guerre mondiale, la romancière signait alors une série de reportages sur les travailleuses à domicile. Des textes d’une profonde veine sociale, parus dans un pays qui ne l’était pas.
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Keystone
14 juin 2024 à 00:00
Elle dérange, s’en rend vite compte, avec ses questions qui interrompent la besogne de ces femmes à l’œuvre, «tour à tour nettoyeuses, poutzeuses, plongeuses, lessiveuses, laveuses de vitres, batteuses de tapis, porteuses de bois, repasseuses, raccommodeuses, décrotteuses, cireuses de souliers, bonnes d’enfants, peleuses de légumes, récureuses, balayeuses, cuisinières et garde-malades». Mais ces travailleuses du logis, sans lâcher leur ouvrage, finissent par confier la douleur de leur condition, confesser l’indigne pécule qu’elles en retirent. Et Alice Rivaz (1901-1998) écoute, transcrit, témoigne.
Alice Rivaz, La machine à tricoter, Ecrits sur les femmes et le travail, Ed. Héros Limite, 208 pp.