L'adolescence et ses contradictions sur scène à Nuithonie
Notre journaliste est allée voir la nouvelle pièce de la compagnie L’Efrangeté à Nuithonie. Au menu: un tiraillement émotionnel pétri de contradictions. Critique.
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2 octobre 2023 à 20:15
Punchy, claquant, mais aussi grave. L’adolescence fait le grand huit, est pétrie de contradictions, de doutes: la compagnie de L’Efrangeté réussit à transmettre l’élan de créativité autant que les moments de déprime de cette période de la vie. Sa nouvelle pièce, Paule et Luce, file en équilibre sur tous ces tableaux.
La scénographie d’abord rappelle que la metteuse en scène Sylviane Tille avait hésité à se lancer dans des études d’arts visuels avant de choisir le théâtre… Toute la structure géométrique du décor installé dans la petite salle de Nuithonie sert de surface de projection: le travail sur les images vidéo est marquant, il a une identité visuelle forte. Au point qu’on en oublie le défi technique et qu’on sentirait presque l’odeur de la tapisserie jaunie du petit appartement de Luce, qu’on arrive à se lover dans le charme suranné de son intérieur, avec son téléviseur années 70, son abat-jour de grand-maman, ses photos en noir et blanc.
En face, la chambre d’adolescente de Paule déborde des tags barbouillés sur son écran d’ordinateur ou ses posters, qui donnent peut-être une idée de ce qu’elle ressent. Une pieuvre géante agite ses pattes tentaculaires et les jeux vidéo de combat auxquels elle joue en ligne font des bruitages survoltés. Elle parle jeune.
Connivence
Le spectacle commence par jouer au ping-pong entre les deux espaces. Comme seul lien entre eux: le natel de Luce et le smartphone de Paule. Elles entrent en contact sur une coïncidence, le numéro du mari décédé de Luce ayant été réattribué à l’adolescente.
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