Le monde en 2023. des raisons de voir le verre à moitié plein

Une situation de plein-emploi. Les Suisses ont de quoi se réjouir. Pour le professeur d’économie à la Haute Ecole de gestion et à l’Université de Genève Giovanni Ferro Luzzi, le marché du travail s’est extrêmement bien repris cette année. En novembre, le taux de chômage s’est fixé à un niveau historiquement bas, plafonnant à 2%. Le nombre de demandeurs d’emploi a reculé de 21,4% en l’espace d’un an. Le chômage des jeunes et des seniors a, quant à lui, diminué de respectivement 20 et 22%. Au sens du Bureau international du travail (BIT), le taux de chômage s’est replié à 4,3% au troisième trimestre, contre 5,1% un an plus tôt. Selon le professeur d’économie, les RHT ont joué à plein leur rôle d’amortisseur économique au plus fort de la crise sanitaire.

De nouvelles compétences 

«Aujourd’hui, le phénomène inverse sévit en Suisse: la pénurie de main-d’œuvre», précise Giovanni Ferro Luzzi. D’après lui, les entreprises doivent aller chercher toujours plus loin le personnel dont elles ont besoin. Selon la spécialiste du recrutement chez Academic Work Marine Conte, la plupart des pays en Europe connaissent la même situation. «Cette pénurie s’accentuera pour atteindre un pic aux alentours de 2030», pronostique-t-elle. Elle est liée aux départs à la retraite des baby-boomers. Les Suissesses ont cependant tendance à rester plus longtemps en contact avec le marché du travail, ce qui règle une partie du problème. Le nombre d’actifs occupés a progressé de 0,8%. L’immense majorité des personnes actives sont par ailleurs mieux formées. Elles sont 87% à détenir un diplôme du secondaire II, contre 80% en 1992.