Icône déchue en procès
L’ancien patron charismatique de Raiffeisen et six coaccusés comparaissent devant la justice zurichoise
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Ariane Gigon, Zurich
20 janvier 2022 à 16:06
Banques » On l’appelait «le dernier bon banquier de Suisse». Il aimait se distinguer de ses collègues de la Paradeplatz, vanter les mérites de sa banque, une coopérative «proche des gens». Mais Pierin Vincenz, patron de Raiffeisen de 1999 à 2016, avait un autre visage: celui d’un homme ne s’embarrassant d’aucun scrupule pour s’enrichir. C’est en tout cas ce que veut démontrer le Ministère public zurichois. Le procès de l’ancienne icône bancaire et de six autres inculpés commence le 25 janvier.
Ils seront sept, de 52 à 69 ans, six Alémaniques et un Romand, dans ce qui est en principe une salle de concert, dans le bâtiment appelé Volkshaus. Ce haut lieu du mouvement ouvrier de la fin du 19e siècle a été choisi par la justice car le Tribunal de district, juste à côté, est trop petit. La foule risque de se presser pour voir Pierin Vincenz (65 ans) et Beat Stocker (62 ans), cofondateur d’Aduno (aujourd’hui Viseca), les deux inculpés principaux. Certains des cinq autres inculpés sont connus dans leur région d’activités, mais pas dans tout le pays.
Le Ministère public zurichois reproche aux deux principaux inculpés des faits relevant de l’escroquerie, d’abus de confiance, de gestion déloyale et de faux dans les titres. Les coïnculpés répondront principalement de complicité de ces mêmes délits.
Révélations en 2016
C’est une série d’articles du site d’informations financières Inside Paradeplatz, en 2016, qui a commencé à lézarder la façade presque immaculée du banquier grison, «vénéré tant par des politiciens que par des journalistes», selon la professeure Monika Roth (voir ci-dessous). Pierin Vincenz suivait partiellement les traces de son père, Gion Clau Vincenz, conseiller aux Etats PDC de 1968 à 1979, mais aussi président, de 1984 à 1992, du Conseil d’administration de Raiffeisen.
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