Rémy Gendre, Neyruz
11 avril 2024 à 15:12
Après avoir commémoré les 175 ans de la première Constitution suisse l’année dernière, nous pouvons célébrer cette année les 150 ans de la Constitution de 1874. Cette deuxième Constitution, loin d’être anecdotique, a permis d’apporter de nombreuses nouveautés. Parmi les plus importantes, on retrouve l’instauration de l’école obligatoire et laïque, qui est confiée aux cantons. Une autre nouveauté essentielle est l’apparition du droit de référendum facultatif. Ce dernier permet à un certain nombre de citoyens de contester les lois éditées par le parlement en les soumettant au vote populaire.
Ces apports ont permis de réconcilier définitivement les cantons catholiques et protestants après la guerre du Sonderbund vingt-cinq ans plus tôt, en créant un véritable sentiment d’unité nationale. En effet, depuis la Constitution de 1848, l’Etat fédéral était dominé par les radicaux protestants et le référendum facultatif a permis d’instaurer un contre-pouvoir bienvenu pour les cantons catholiques.
Cette Constitution a connu d’autres progrès démocratiques par la suite avec l’arrivée de l’initiative populaire en 1891, de l’élection à la proportionnelle en 1919 et du droit de vote des femmes en 1971. Elle a ainsi connu une longévité tout à fait remarquable en n’étant finalement remplacée par la Constitution actuelle qu’en 1999. Le droit de référendum tel qu’il est pratiqué en Suisse depuis cent cinquante ans reste aujourd’hui une particularité unique au monde dont nous pouvons être fiers.