Proche-Orient. Gaza: un ancien ministre israélien dénonce un "nettoyage ethnique"
L'ancien ministre de la Défense israélien Moshé Yaalon a affirmé samedi que l'armée israélienne menait un "nettoyage ethnique" dans la bande de Gaza. Ses propos ont suscité un tollé au sein de la classe politique.
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ATS et AFP
30 novembre 2024 à 20:03, mis à jour à 21:23
"La route sur laquelle on est entraînés, c'est la conquête, l'annexion et le nettoyage ethnique", a déclaré M. Yaalon lors d'une interview sur la chaîne privée DemocratTV.
Relancé par la journaliste qui lui a demandé s'il pensait qu'Israël se dirigeait vers un "nettoyage ethnique", M. Yaalon a répondu: "Que se passe-t-il là-bas? Il n'y a plus de Beit Lahia, plus de Beit Hanoun, l'armée intervient à Jabalia et en réalité on chasse les Arabes", en référence à plusieurs villes de la bande de Gaza bombardée par l'armée israélienne.
"Honte"
Les réactions ont fusé, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qualifiant de "honte" le fait qu'Israël ait eu "un tel personnage comme chef de l'armée et ministre de la Défense".
Le Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a réagi dans un communiqué fustigeant M. Yaalon "dont les propos (...) mensongers sont un cadeau à la CPI et au camp des ennemis d'Israël".
Le 21 novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a notamment émis un mandat d'arrêt contre Netanyahu pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Moshé Yaalon, 74 ans, a été le chef de l'armée israélienne entre 2002 et 2005, juste avant le retrait unilatéral d'Israël de la bande de Gaza.
M. Yaalon a été ministre de la Défense et vice-Premier ministre, avant de démissionner en 2016, à la suite de différends avec Benjamin Netanyahu, alors Premier ministre.
Soutien aux soldats réfractaires
Considéré comme un faucon durant sa carrière politique au sein du Likoud, il s'est allié en 2019 avec l'actuel chef de l'opposition Yaïr Lapid avant de se retirer de la vie politique en 2021.
Coutumier de formules-choc, il avait récemment soutenu les soldats qui avaient menacé de ne pas se présenter à l'armée comme réservistes, disant que s'il "avait été officier dans l'armée d'Hitler", il aurait refusé de faire certaines choses, tout en ajoutant qu'il "ne comparait pas" avec la situation en Israël.