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Caroline Abu Sa’da (SOS Méditerranée). «Lampedusa est le symbole d’un manque de volonté politique»

Les migrants sont deux fois plus nombreux à traverser la Méditerranée cette année pour rejoindre l’Italie. Caroline Abu Sa’da, fondatrice et directrice de l’antenne suisse de SOS Méditerranée, observe de près la dégradation des conditions sur cette route migratoire.

Des migrants sauvés par les membres de l'équipage de l'Ocean Viking appartenant à SOS Méditerranée 

Thierry Jacolet

Thierry Jacolet

22 septembre 2023 à 12:05

Temps de lecture : 1 min

Méditerranée » Près de 130 000 migrants en provenance d’Afrique du Nord ont atteint l’Italie entre janvier et août. Le double de l’an passé. Ceux qui ont eu la chance de traverser la mer sans chavirer se heurtent à un mur une fois à quai à Lampedusa. Comme la semaine passée quand près de 11 000 migrants ont débarqué sur l’île dans le chaos. Du jamais-vu. Cette porte d’entrée de l’Europe semble toujours plus étroite face au flux grossissant.

«Tout est une question de volonté politique», estime Caroline Abu Sa’da, fondatrice et directrice de l’antenne suisse de SOS Méditerranée. Avec le bateau Ocean Viking comme vigie, elle observe de près la dégradation des conditions sur ces routes migratoires.

Les propos violents du président tunisien Kaïs Saïed à l’égard des migrants en février dernier sont-ils à l’origine de cette accélération migratoire depuis l’Afrique du Nord?

Caroline Abu Sa’da: Oui clairement. Cet appel au lynchage des migrants a joué énormément. Nous avons recueilli des témoignages de personnes ayant traversé la Tunisie, qui racontent des horreurs absolues qu’ils ont vécues dans ce pays: des tortures, des agressions, des gens déposés sans eau au milieu du désert à la frontière libyenne. En 2023, la Tunisie est devenue le premier point de départ vers l’Europe devant la Libye.

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