En 1985, le volcan du Nevado del Ruiz ravage la ville d’Armero, en Colombie. Depuis 40 ans, des centaines de parents rescapés sont convaincus que leurs enfants, considérés à tort comme morts, ont en fait été donnés illégitimement en adoption.

Les mots se bousculent mais l’émotion et la mémoire sont intactes chez Hilda Pedroza Ramirez lorsqu’elle reconstitue, presque minute par minute, la soirée du mercredi 13 novembre 1985. Cette nuit-là, le volcan Nevado del Ruiz, dans le centre de la Colombie, entre en éruption, couvrant de cendres une partie du pays et provoquant une coulée de boue dont cette survivante de 73 ans se souvient, attablée dans sa maison de Pereira, comme d’un «monstre immense». En quelques heures, ce dernier dévalant la montagne à 120 km/h emporte la ville d’Armero et avec elle la vie de quelque 25 000 personnes, sur les 29 000 à 40 000 habitants, selon les sources, qui y vivaient.