Taïwan. Une escale américaine du président provoque la colère de Pékin
Le président taïwanais Lai Ching-te profitera de son premier déplacement à l’étranger pour faire escale à Hawaï, ont indiqué ses services jeudi. Cette annonce a provoqué la colère de Pékin qui dénonce des «actions séparatistes».
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ATS et AFP
28 novembre 2024 à 11:34, mis à jour à 14:57
Investi en mai, M. Lai décollera samedi pour se rendre aux îles Marshall, à Tuvalu et aux Palaos, les seules îles du Pacifique parmi les 12 alliés restant de Taïwan. Mais des arrêts sont prévus dans son programme à Hawaï, où il passera deux nuits, et à Guam (une nuit).
Aucune rencontre avec les autorités des Etats-Unis, principal soutien de Taipei, n’a été en l’état annoncée. M. Lai, qui a promis de défendre la démocratie de Taïwan face aux menaces chinoises et que Pékin qualifie de «dangereux séparatiste», souhaite en revanche voir de «vieux amis» et «des membres de groupes de réflexion», a précisé une source de l’administration présidentielle à l’AFP sous couvert d’anonymat.
«Nous nous sommes toujours opposés aux échanges officiels entre les Etats-Unis et Taïwan (…) et à toute forme d’approbation et de soutien par les Etats-Unis des séparatistes indépendantistes de Taïwan», a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse régulière.
Par le passé, d’autres dirigeants taïwanais ont effectué des escales sur le sol américain lors de visite dans des pays d’Amérique du Sud ou du Pacifique, provoquant généralement l’ire de Pékin. La Chine et Taïwan sont dirigés séparément depuis 1949, mais Pékin revendique l’île comme partie intégrante de son territoire et n’exclut pas de recourir à la force pour en prendre le contrôle.
«Tentatives sécessionnistes»
Taïwan vit sous la menace constante d’une invasion chinoise et a augmenté ses dépenses militaires ces dernières années pour renforcer ses capacités militaires. L’île dispose d’une industrie de défense mais dépend fortement des ventes d’armes de Washington, son plus grand fournisseur d’armes et de munitions.
«L'(armée) chinoise a pour mission sacrée de protéger la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale et écrasera résolument toutes les tentatives sécessionnistes pour l’indépendance de Taïwan», a déclaré Wu Qian, porte-parole du ministère chinois de la Défense, lors d’une conférence de presse jeudi.
Les relations entre Pékin et Taipei sont exécrables depuis 2016 et l’arrivée à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, puis de Lai Ching-te en 2024. La Chine les a régulièrement accusés de vouloir creuser le fossé entre l’île et le continent. En réponse, Pékin a notamment renforcé son activité militaire autour du territoire.
Sous cette pression, l’armée taïwanaise a annoncé avoir déployé jeudi des avions de chasse, des navires et des systèmes de défense antimissile pour des manœuvres, les premières depuis juin dernier.
Le ministère taïwanais de la Défense a par ailleurs rapporté jeudi avoir détecté mercredi deux ballons chinois a environ 110 kilomètres au nord-ouest de l’île. Un autre ballon chinois avait été détecté dimanche dans le même secteur, le premier depuis avril. Taïwan considère cette pratique comme une forme de harcèlement dit «de zone grise», c’est-à-dire hostile mais ne relevant pas de la guerre ouverte.