Romain Pilloud, Marsens
10 mai 2024 à 11:37
Brillants éditorial de François Mauron et Opinion de Louis Ruffieux dans La Liberté du 2 mai. Ces deux textes évoquent avec brio la situation actuelle. Le progrès fulgurant qu’ont vécu les boomers a certainement instigué une confiance folle dans la technologie, dans la croissance et les échanges, dans la liberté de mouvement, dans l’augmentation de la possession matérielle.
Bien sûr que tout ça constitue un progrès. Quand je songe à ma propre famille et aux conditions dans lesquelles ont vécu mes parents, je me dis qu’il y a bien eu un énorme progrès. Mais il y a des excès. De considérables excès. Nos modes de vie entraînent une consommation déraisonnable. Justifiée par la prospérité, par le progrès, par le dogme de la croissance économique. Il faut remettre en cause ces principes.
Le livre éblouissant de Tim Jackson Prospérité sans croissance aide à y voir plus clair. Des courants économiques dominants nous font croire que notre prospérité repose obligatoirement sur la croissance économique. Les enjeux énergétiques sont considérablement sous-estimés. Le mode de vie extrêmement énergivore occidental repose sur les fossiles. Et ne peut être complètement remplacé par les renouvelables. Une belle fable que les alchimistes du XXIe siècle essaient de nous faire croire.
Et le numérique? Cette dévotion moderne à laquelle on attribue le progrès et la prospérité. L’envers du décor est une consommation de ressources et d’énergie folle. Que la dématérialisation tend à faire oublier. La voie à suivre, la seule, est celle de la prise de conscience, de la remise en cause, de la sobriété.