Noémie Girard Gumy, Corminboeuf
5 février 2024 à 16:15
Alors que la Cour internationale de justice (CIJ) reconnaissait plausibles les accusations de l’Afrique du Sud d’un génocide et ordonnait à Israël de prendre des mesures pour l’éviter, Israël a soudainement «allégué» que 12 employés de l’UNRWA (sur 13 000 employés de cette agence onusienne dédiée aux réfugiés palestiniens) auraient participé aux attaques du 7 octobre. En réaction, le DFAE (Affaires étrangères), dans une gigantesque hypocrisie, ose clamer «avoir une tolérance zéro pour tout soutien au terrorisme et tout appel à la haine et incitation à la violence» et décide de suspendre les versements à l’UNRWA (en bafouant l’art. 33 de la Convention de Genève, dont la Suisse est pourtant gérante!)
Peut-on décemment couper une aide humanitaire si nécessaire sur la base «d’allégations» (du même type que celles qui justifiaient les attaques de l’hôpital principal de Gaza, puis ont été démenties selon l’enquête du Washington Post)? Peut-on y croire alors que depuis 2017, le Gouvernement israélien tente tout pour détruire l’UNRWA, principalement parce qu’elle reconnaît le statut de réfugié aux Palestiniens et donc le droit au retour sur leurs terres? Et quand bien même, pourquoi aucune mesure n’est prise à l’encontre d’un pays potentiellement génocidaire?
Pourquoi la Suisse n’a-t-elle pas encore appelé à une conférence sur les violations de la Convention de Genève? Est-ce que nos autorités et politiciens n’ont pas compris les mesures de la CIJ? La Suisse se targue d’avoir comme éléments clés de sa politique étrangère la neutralité et une tradition humanitaire. Il serait temps de s’en souvenir et d’abandonner le double standard dont elle fait preuve.
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