Philippe Albert Blanc, Bulle
13 septembre 2024 à 12:49
Parfois, en lisant La Liberté, je me dis que conseiller d’Etat est vraiment un drôle de métier. Ce job vous contraint à prendre un air convaincu sur des sujets que vous ne maîtrisez pas pour la simple et bonne raison que vous n’avez aucune compétence dans le domaine. Cette situation vous oblige à vous renseigner auprès d’experts qui n’ont bien sûr aucun intérêt personnel.
Je suis mécanicien et j’admets volontiers que je n’ai aucune idée sur les besoins en gravier, sur l’élevage des poissons ou sur le dépassement des coûts de rénovation d’une bibliothèque. Les membres du gouvernement, eux, ils savent. Mort de rire! L’avantage, après un ou deux mandats à servir le peuple, comme vous savez tout sur tout et que vous vous êtes créé un réseau, ce job vous ouvre les portes des conseils d’administration. Prenez M. Godel, ancien conseiller d’Etat qui a pensé à un moment pouvoir faire écrivain avant de se raviser et de choisir une voie plus classique: président de Cremo. Ou alors, M. Leuba, ancien conseiller d’Etat vaudois qui a intégré le conseil d’administration de JPF (LL du 1.5). Il ne vient pas pour amener des mandats, mais pour apporter un regard extérieur. Mort de rire.
J’espère pour JPF que M. Leuba est plus compétent en travaux publics qu’en épidémiologie, lui qui était venu nous raconter au TJ, un soir de mars 2020, que pour guérir du Covid un Dafalgan ferait l’affaire et que nous n’allions pas attraper le virus en allant manger au resto. Au Conseil d’Etat: si vous avez besoin de renseignements en mécanique, je suis à votre disposition sans aucune arrière-pensée intéressée. Cela va de soi.