Claudine Sautaux-Friedli, Granges-Paccot
16 septembre 2024 à 00:00
Le statut d’expert suscite beaucoup d’intérêt et de méfiance. Passionné, l’expert acquiert son titre par reconnaissance de ses pairs et selon le bon vouloir des politiques et des médias. Un expert peut devenir la star incontournable du moment puis, si ses idées ne correspondent plus assez à l’évolution de la tendance, il sera destitué sans scrupule. Cela ne serait pas un problème si ces experts n’influençaient pas autant les autorités politiques élues démocratiquement.
A tous niveaux, les élus engagent des experts non élus pour prendre des décisions. Nous le vivons au quotidien, avec des épisodes plus compliqués comme durant la crise sanitaire ou concernant la sécurité militaire et la neutralité en Suisse. Et nous vivons au quotidien les éternelles bagarres de chiffres d’experts toujours controversés.
Actuellement, la bataille est engagée au sujet de la biodiversité. La Confédération dépense quelque 600 millions de francs par an pour la biodiversité. L’initiative va trop loin et ferait perdre de l’autonomie aux cantons. L’initiative devrait entraîner des coûts supplémentaires de plus de 400 millions de francs par an pour la Confédération et les cantons.
Les initiants souhaitent une grande biodiversité dans les villes alors que les mêmes veulent éviter le mitage du territoire en densifiant les villes. Autre bizarrerie: ceux qui souhaitent plus de nature ne voient pas d’inconvénients à une Suisse qui comptera bientôt 10 millions d’habitants. Mais où donc loger et nourrir les gens si ce n’est ni en ville ni en campagne? J’ai voté non à ce texte qui n’est pas réaliste.