David Ruffieux, cons. général Les Verts, Fribourg
17 septembre 2024 à 11:26
Mon jardin de 15 m2 produit chaque année un peu plus, grâce à la vie qui s’active autour: pas de ravageurs cette année, des tas de bois et des feuilles mortes çà et là ont attiré orvets et musaraignes, qui ont liquidé les limaces. Nid à mésange bleue contre les pucerons, bleuets pour attirer les chardonnerets, etc. Et pour attirer les pollinisateurs (à 90% des abeilles sauvages, dont la moitié des espèces sont menacées en Suisse), sans quoi pas de production, beaucoup de fleurs. Quoique largement perfectible, cet écosystème démontre que plus la biodiversité est riche, moins il est nécessaire d’intervenir car l’équilibre tend à s’installer: pas de ravageurs, donc pas besoin de pesticides; un sol vivant, donc pas d’intrants, etc.
Certains milieux économiques, contre l’initiative car ils cherchent à se substituer aux services gratuits de la biodiversité, n’ont d’autre objectif que de soumettre l’agriculture, ainsi obligée de recourir aux intrants chimiques pour produire; c’est plus de dividendes pour les actionnaires qu’ils sont. Le camp du non nous bassine que la biodiversité se porte bien, alors pourquoi tant d’énergie à contrer une initiative qui n’est qu’une modification constitutionnelle, sans objectifs chiffrés et dont la mise en œuvre passera par le parlement?
La Suisse se classe au 30e et dernier rang européen quant à l’état de sa biodiversité, ce qui n’a pas empêché récemment la Commission fédérale de l’environnement, aménagement du territoire et énergie (majorité bourgeoise) de réduire de 276 millions la protection de celle-ci pour ces quatre prochaines années. Je ne tiens pas à ce que nous nous laissions berner cette fois-ci.