
Une personne qui travaille à 100% doit pouvoir vivre de son travail. Cette affirmation est vraie. Mais toutes les activités génèrent-elles un revenu suffisant pour payer un salaire «minimum» de 4000 fr.? Malheureusement non, cela n’est pas toujours le cas dans certains secteurs économiques, tels que l’agriculture, la restauration ou l’hôtellerie. Fixer un salaire étatique dans des secteurs qui ne peuvent pas le payer aura pour seule conséquence d’affaiblir encore ces branches, avec des pertes d’emplois à la clé.
La question qui se pose est donc de savoir si les personnes concernées préfèrent avoir un travail modestement rémunéré, ou ne pas en avoir du tout et se retrouver à l’aide sociale. Ma vision de la dignité penche pour la première option, alors que la vision de la gauche penche sans doute pour la seconde. Aujourd’hui, si l’on veut véritablement améliorer le sort des travailleurs, il faudrait avoir le courage de remettre en cause la sacro-sainte libre circulation des personnes avec l’UE.
C’est elle qui soumet le marché de l’emploi suisse à une concurrence démesurée, tout en laissant aujourd’hui de très nombreux travailleurs en Suisse sans emploi. Mais entre le soutien aux travailleurs de notre pays ou à l’UE, la gauche suisse a choisi son camp depuis longtemps, malheureusement.