Glâne. A Romont, le fitness fait vibrer le voisinage
Un conflit oppose des propriétaires romontois à la société immobilière Anura. En cause, l’activité d’un centre de fitness occupant l’un des étages, alors qu’une crèche y était prévue.
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7 février 2024 à 18:20
Aux séquences de cliquetis répond la vibration des verres et assiettes rangés dans le vaisselier. Eliane Bertschy affirme que la scène qu’elle a filmée chez elle se reproduit quasi tous les jours. Elle n’est pas la seule résidente de cet immeuble du Pré-des-Comtes, en face de la gare de Romont, à connaître une ambiance sismique. A l’origine, l’activité d’un centre de fitness occupant l’un des étages, alors qu’une crèche y était prévue (lire ci-dessous).
«Nous avons envoyé des lettres recommandées, des enregistrements», évoque Eliane Bertschy, qui déplore les nuisances. Comme d’autres, elle craint aussi une dévaluation de son bien. D’autant que le complexe connaît déjà des problèmes d’infiltration et d’évacuation d’eau dans son parking (La Liberté du 29 juin 2023). S’agissant du fitness, diverses réclamations jusqu’à une demande de résiliation de bail, en passant par une réduction d’horaires imposée par les autorités, n’ont suffi à résoudre le conflit.
Dernier épisode: une mise en conformité du fitness. Sa mise à l’enquête, terminée vendredi, a soulevé six oppositions. Dont celle de la société Progin & Grangier Immobilier, qui administre la copropriété depuis que Gérances Giroud SA, réputée proche d’Anura SA, a jeté l’éponge début 2023.
Cette dernière mise à l’enquête n’apporte aucune solution nouvelle. Propriétaire des locaux du fitness et promotrice du complexe, la société Anura, présidée par l’avocat d’affaires Damien Piller, se contente d’y joindre un rapport acoustique dressant un simple état des lieux. Il faut donc rembobiner le fil de l’histoire pour comprendre cette cacophonie.
Rapport sur rapport
De fait, les nuisances sonores sont apparues dès l’installation du fitness à l’automne 2019. Pour calmer le jeu, Anura mandate un ingénieur acousticien, qui mène une première étude en février 2020. Mais ses mesures ne tiennent pas compte de «l’utilisation réelle du fitness», prévient l’auteur du rapport. Si des poids libres sont lâchés au sol, «il est certain que le bruit sera audible dans les étages». Il rappelle à ce propos qu’il avait été «recommandé d’interdire cette pratique». Une allusion implicite à une recommandation de l’étude acoustique de mars 2019, produite dans le cadre de la mise à l’enquête du changement d’affectation des locaux.
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