Assainissement décidé pour la Pila
La variante retenue prévoit une excavation complète du secteur le plus pollué de l’ancienne décharge
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Thibaud Guisan
23 décembre 2021 à 02:01
Environnement » L’assainissement de l’ancienne décharge de la Pila se précise. Le Service de l’environnement de l’Etat de Fribourg et l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) se sont déterminés pour une variante qui prévoit l’excavation totale de la partie haute du site pollué, communique la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC).
150
millions, le coût de l’assainissement
L’opération est devisée à environ 150 millions de francs, un montant qui reste à préciser. L’assainissement doit permettre d’excaver 185’000 m3 de matériaux, dont 25 tonnes de PCB, une substance toxique provenant d’anciens condensateurs retrouvés en masse sur le site localisé dans un méandre de la Sarine, sur la commune d’Hauterive. Le volume total de la décharge se monte à 280’000 m3, dont 31 tonnes de PCB.
Le choix de la variante s’appuie sur de nouvelles investigations, effectuées sur le terrain entre septembre 2020 et mars 2021 par le Consortium pour l’assainissement de la Pila. «La partie haute de la décharge était encore peu connue. Les forages ont révélé de grandes concentrations de PCB en profondeur. L’excavation permettra d’éliminer 80% des PCB du site et surtout ceux qui sont proches de la nappe phréatique et de la Sarine», rapporte Christiane Wermeille, cheffe de la section Sites contaminés à l’OFEV.
En 2019, quatre variantes d’assainissement avaient été évaluées. L’OFEV avait déjà préconisé une excavation complète de la zone haute de la décharge. Mais le Conseil d’Etat avait l’espoir de pouvoir se contenter d’une excavation partielle. Finalement, cette option, dont le coût moyen est estimé à 135 millions de francs, a été écartée après les nouvelles analyses destinées à vérifier la faisabilité d’une variante intermédiaire.
Trop de risques
Un assainissement moins ambitieux «présente trop d’incertitudes et de risques de ne pas atteindre les objectifs d’assainissement», estime la DAEC, notant que les matériaux qui resteraient dans le terrain «sont critiques en termes de concentration en PCB et de potentiel de libération», notamment en raison d’une présence en phase huileuse des polluants. En optant pour des mesures limitées, le risque existe de devoir étendre l’assainissement du site une fois les premiers travaux terminés. Il pourrait en découler d’importants surcoûts. L’excavation totale de la partie haute présente finalement un meilleur rapport coût/efficacité, pointe la DAEC. «La différence de coûts entre les deux variantes est relativement faible», relève le conseiller d’Etat Jean-François Steiert.
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