Ecublens sous tutelle. «C’est assez pratique d’être extérieurs à la commune»
Le destin de la commune d’Ecublens, sous tutelle, est lié à trois administrateurs. Interview de l’un d’eux
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Charles Grandjean
29 décembre 2022 à 02:01
Glâne » Ils sont seulement trois, mais ont le pouvoir cumulé d’un exécutif et d’une assemblée communale. La députée Nadia Savary, ex-syndique de Cugy, l’avocate Géraldine Barras, conseillère communale de Pont-en-Ogoz, ainsi que le député François Genoud, ex-syndic de Châtel-St-Denis, composent la commission administrative qui gère la commune d’Ecublens. Celle-ci a en effet été placée sous tutelle, à la suite de la démission en bloc, fin septembre, des membres du Conseil communal. Eclairage des actuels enjeux, avec François Genoud, président de la commission administrative.
Les citoyens d’Ecublens n’ont pas pu voter les budgets 2023. Que prévoient ces budgets?
«On sent que la population a besoin de reprendre confiance dans la commune»
François Genoud
François Genoud: Il est trop tôt pour le dire. En raison des délais depuis notre nomination, nous avons obtenu du Service des communes une dérogation pour que nous puissions établir notre budget au mois de janvier. C’est ma collègue Nadia Savary qui préparera le budget avec la boursière communale. Il sera discuté vers la mi-janvier. Nous n’aurons pas besoin de présenter ce budget à une commission financière ou à une assemblée communale. Ce qui ne signifie pas que le budget sera plus facile à établir, mais cela enlève un poids, surtout en raison de la situation actuelle. En revanche, notre mandat comporte un devoir de communication: nous informerons la population de nos décisions. Cette transparence est nécessaire, car on sent que la population a besoin de reprendre confiance dans la commune. Nous inviterons les citoyens à une rencontre, dans le courant du premier trimestre, pour les écouter et leur transmettre des informations.
Avez-vous déjà pris la température au sein de la population?
Nous avons communiqué par tous-ménages la répartition des dicastères avec nos adresses, au cas où les gens voudraient nous interpeller. Le traitement de certains dossiers nous a aussi amenés à rencontrer l’un ou l’autre citoyens. Tous les trois avons ressenti que les gens étaient contents que la situation ait changé. Ils voient la mise en place de cette administration d’un assez bon œil. Parmi les quelques personnes que j’ai rencontrées, la plupart me disaient qu’ils n’allaient plus aux assemblées en raison du climat.
Avez-vous subi des pressions?
«C’est assez pratique pour nous d’être extérieurs à Ecublens»
François Genoud
Non. Des citoyens nous ont demandé à être reçus pour nous expliquer leur situation. Nous les avons rencontrés, tout comme les anciens du Conseil. C’est assez pratique pour nous d’être extérieurs à Ecublens, sans liens avec une famille plutôt qu’une autre. Après, on ne connaît pas le fond de l’affaire. C’est sûr que nous avons accès à tout. Nous avons lu les procès-verbaux (PV) des dernières assemblées, mais on a assez de travail sans s’inquiéter de savoir comment on en est arrivés là. On n’a d’ailleurs rien à reprocher aux conseillers communaux d’alors. Au contraire, ils sont à disposition si on a besoin de renseignements.
La politique fiscale était au cœur de la crise qui a conduit à la démission de l’exécutif. Pourriez-vous envisager une baisse d’impôts pour 2023?
Nous attendons d’abord le budget de fonctionnement. Nous devons aussi préparer celui des investissements. C’est le résultat du budget qui nous dira à quel pourcentage fixer le taux. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne sera pas à 10 centimes, comme cela avait été proposé en assemblée.
Vous n’êtes donc pas fermés au principe d’une baisse d’impôts…
La discussion porte à savoir s’il faut privilégier une baisse d’impôts ou s’il faut prévoir des investissements en matière d’infrastructures dont les retombées amèneraient des avantages au bien-être des habitants d’Ecublens. Mais on ne peut pas exclure que la solution intègre un peu des deux voies. Tout reste ouvert. La population sera tenue informée en premier.
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