Des entreprises fribourgeoises testent la semaine de travail de quatre jours
Des entreprises revoient leur organisation pour offrir davantage de temps libre à leurs collaborateurs
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Thibaud Guisan et Lise-Marie Piller
9 mai 2023 à 18:39
Economie » Cette année, la fête du travail a eu une saveur particulière pour les employés de ValJob. Le 1er mai, cette entreprise de placement de personnel fixe et temporaire a instauré la semaine de quatre jours pour l’ensemble de ses collaborateurs. C’est le cas à Fribourg comme dans les quatorze autres agences que compte le groupe basé à Sion.
Toute personne engagée à 100% n’effectue désormais plus que 32 heures au lieu de 40 heures par semaine pour la même rémunération. Les collaborateurs travaillant déjà à temps partiel se voient quant à eux proposer une augmentation de salaire. Avec cette nouvelle organisation, testée jusqu’à la fin de l’année dans un premier temps, Valjob explique dans un communiqué vouloir «développer une culture d’entreprise moderne favorisant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.»
A Fribourg, Carole Piller est à la tête d’une équipe de cinq personnes, dont deux collaborateurs employés à plein-temps qui pourront prendre un jour de congé dans la semaine. La directrice a eu un mois pour s’organiser. Car l’objectif est clair: «la planification du temps de travail des collaboratrices et collaborateurs sera optimisée afin d’assurer strictement la même qualité de services à nos clients et candidats», affirme ValJob.
Faire en gros le même travail en moins d’heures? C’est le défi que devront relever Carole Piller et son équipe. «Nous partons du principe que des gens motivés, sereins et qui ont du plaisir à être au bureau sont plus efficaces. La digitalisation nous aide également beaucoup. Nous allons travailler de façon plus intelligente et avec plus d’entraide. Tous les collaborateurs doivent être assez polyvalents. Les formations seront renforcées», annonce la directrice.
Garder ses employés
Chez Mondo Sport à Morat, la semaine à quatre jours sera introduite en juin pour une année test. «Nous avons d’excellents vendeurs et nous voulons qu’ils restent ainsi chez nous, car il n’est pas facile de trouver du personnel, dans le domaine. J’avais aussi un peu peur pour le futur. Par ailleurs, toujours faire plus n’est pas bon pour la santé», confesse le patron Heinz Egger. Il avait songé à introduire huit semaines de vacances, ce que ses employés auraient encore davantage apprécié, selon lui, mais cela ne s’est pas révélé possible.
L’entreprise fermera donc le jeudi. Les employés à 100% travailleront à 80%, et ceux qui sont actuellement à temps partiel recevront un salaire plus important. Il ne s’agira pas de compresser le travail sur quatre jours: «Les employés travailleront maximum 9 heures par jour. Nous aurons sûrement davantage de clients au quotidien, mais j’ai assez de personnel pour que cela ne génère pas de stress», estime Heinz Egger.
Il reste réaliste: «Nous perdrons sûrement de l’argent, car il y a le risque que nos clients aillent dans d’autres magasins, mais si j’avais eu peur, je n’instaurerais pas un tel système.» Ces nouveautés ne poseront pas de problème au niveau des apprentis, car ceux-ci ont les cours lundi (jour de fermeture actuel) et jeudi. «En cas de demi-jour d’enseignement, ils pourront quand même accéder au magasin les jeudis grâce au personnel administratif, qui y sera», dit-il, précisant que ces employés-là travaillent à temps partiel.
Pour sa part, la secrétaire centrale du syndicat Syna Véronique Rebetez soutient les semaines à quatre jours, tout en restant prudente, car il ne faudrait pas que les employés fassent autant d’heures que lors d’une semaine à cinq jours. «Nous constatons une pression de plus en plus importante sur le monde du travail, en particulier due au manque de main-d’œuvre. Il ne faudrait pas qu’elle augmente», dit-elle.
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