Elle a la main sur l’aménagement
Thérèse Sottas a pour mission d’accompagner la mise en œuvre du plan directeur régional en Gruyère
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Maud Tornare
24 décembre 2022 à 02:01
Gruyère » Elle occupe un poste qui n’existait pas jusque-là: depuis le 1er octobre, Thérèse Sottas est la coordinatrice de l’aménagement du territoire pour l’ensemble de la Gruyère. Cette géographe de formation a pour mission d’accompagner la mise en œuvre du plan directeur régional (PDR). Ce document, qui orientera le développement du district pour les quinze années à venir, a été approuvé jeudi soir à l’unanimité des délégués communaux de l’Association régionale La Gruyère (lire ci-dessous).
Qu’est-ce qui vous a motivée à vous présenter à ce poste?
Thérèse Sottas Dans mes diverses formations et fonctions professionnelles, je me suis toujours intéressée à l’environnement dans lequel on vit, tant au niveau de la nature que des infrastructures. Le poste m’a paru comme l’occasion de réunir toutes ces expériences. La Gruyère est l’une des régions de Suisse qui évolue le plus au niveau de la population et des emplois, avec 20% de croissance. Cela implique des défis importants. Le tourisme vit aussi un moment clé avec le repositionnement de l’offre face aux changements climatiques. Tout cela fait que la situation ici est vraiment passionnante.
Comment décririez-vous votre fonction de coordinatrice?
Il s’agit d’avoir une vue d’ensemble de l’aménagement du territoire au niveau régional et de faire en sorte que ce PDR, une fois approuvé par le Conseil d’Etat, ne reste pas dans un tiroir. Mon rôle est d’être le moteur de la mise en œuvre de ce document, en ayant un rôle de facilitateur, et d’en assurer le suivi. Je suis aussi un point d’information et de soutien pour les communes pour toutes les questions techniques. Ma position est apolitique et neutre, ce qui me permettra, je l’espère, de pouvoir discuter avec tout le monde à la recherche de consensus. Le sujet étant complexe, ma fonction comporte une part de communication et de pédagogie dans le sens où il s’agit par exemple d’expliquer l’intérêt de voir de nouvelles tâches confiées à la région.
Vous allez effectuer un tour des communes gruériennes. Quel est l’objectif de ces rencontres?
L’objectif est de me présenter et de faire connaissance. Les communes peuvent me faire part des sujets qui les préoccupent afin que je puisse me faire une impression des réalités sur le terrain. Ce sera l’occasion de leur expliquer dans quelles circonstances je peux leur être utile, par exemple pour trouver les bons interlocuteurs.
Vie privée
Naissance en 1987 à Chêne-Bougeries (GE). Originaire de la Gruyère, elle a grandi à Chavannes-sous-Orsonnens. Elle habite en ville de Fribourg, après avoir vécu plusieurs années dans le canton de Zurich et à Coire.
Formation
Bachelor en géographie et biologie à Fribourg. Master en biogéographie à Zurich. Diverses autres formations, notamment en pédagogie.
Parcours
Collaboratrice scientifique au Musée de la nature à Coire. Médiation et cheffe de projet pour la numérisation des collections. En parallèle, elle a travaillé comme responsable de projet dans un bureau zurichois de conseils pour des mandats de management urbain. Coordinatrice de l’aménagement du territoire en Gruyère depuis le 1er octobre 2022.
Le PDR comporte treize mesures. Comment celles-ci seront-elles mises en œuvre?
De manière générale, ce sont les communes qui vont mettre en œuvre les mesures, en reprenant dans leur plan d’aménagement local ce qui est proposé par la région. Diverses commissions seront mises en place, et mon rôle sera de les animer. Le PDR a pour slogan «Une Gruyère verte et urbaine». A titre d’exemple, l’une des mesures concerne la valorisation du paysage et des dynamiques naturelles. La commission Tourisme et patrimoine, en collaboration avec le Parc naturel régional, sera chargée d’identifier où se trouvent les potentiels de valorisation des paysages et biotopes. Une autre mesure concerne le pôle tertiaire «Aux portes de la Gruyère». Un atelier de coordination, impliquant divers acteurs dont la ville de Bulle, s’occupera du développement de ce secteur situé entre la gare et la zone de Planchy. Il s’agira de définir l’orientation stratégique de cette zone, qui pourrait accueillir une haute école.
La gestion des zones d’activités est l’un des enjeux du PDR. Quel sera votre rôle sur ce thème?
Pour la zone stratégique cantonale, la zone cantonale et les quatre zones régionales, un atelier de coordination sera mis en place avec les communes, les entreprises et les propriétaires privés concernés. Il y a une énorme demande et peu de places à disposition. L’enjeu est l’attractivité de ces zones et l’optimisation de leur utilisation. Cela passe par des mesures au niveau de la mobilité, du stationnement, des services présents sur place mais également de l’écologie industrielle, pour faire en sorte que ces zones soient un lieu de vie agréable. Personnellement, je serai chargée de la préparation et de l’animation de ces ateliers et de la commission de l’Association régionale la Gruyère dédiée à l’aménagement du territoire, ce qui comprend également l’établissement de propositions de décisions.
Les sites destinés à l’accueil des nouvelles entreprises se concentreront dans l’agglomération Mobul. Les communes périphériques craignent de ne plus pouvoir se développer. Comment appréhendez-vous ce décalage entre le centre et la périphérie?
Les zones d’activités locales n’ont pas la possibilité de s’agrandir, sauf si une entreprise déjà présente sur le site a un projet d’agrandissement. Si les besoins à cinq ans sont en général connus, il est difficile pour les entreprises de se projeter au-delà. Ce sont les règles du jeu définies par le Plan directeur cantonal et avec lesquelles nous allons devoir composer. Dans la mesure où j’ai pris mes fonctions il y a peu de temps, je n’ai pas encore eu d’échos des communes à ce sujet et j’attends de voir comment elles exprimeront leur préoccupation.
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