Logo

Canton

Haro sur la réforme de l’AVS

Quelque 3000 personnes, selon les organisatrices, ont participé hier à la 4e Grève féministe à Fribourg

Le cortège, parti de la place Python (rebaptisée place Pythonne pour l’occasion), a effectué une boucle de près de 1 h 30 dans les rues de Fribourg.

 Photos Charly Rappo Texte Nicole Rüttimann

Photos Charly Rappo Texte Nicole Rüttimann

15 juin 2022 à 04:01

Manifestation » «Patriarcat, t’es foutu, les féministes sont dans la rue!» Tel est l’un des slogans qui ont fait vibrer le centre-ville de Fribourg hier. Une vague violette y a déferlé à l’occasion de la quatrième Grève féministe, organisée par le collectif fribourgeois du même nom. Selon ce dernier, quelque 3000 personnes ont défilé dans les rues pour revendiquer leurs droits. Elles étaient 1000, selon la police qui ne relève aucun incident. Parmi elles, des femmes, des personnes LGBTQIA+ ainsi que des associations. La mobilisation a été marquée par l’opposition à la réforme AVS 21, objet de votation le 25 septembre, qui prévoit le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans.

D’autres thèmes ont été évoqués dès les prises de paroles du collectif et des associations qui ont précédé le cortège sur la place Python rebaptisée place Pythonne pour l’occasion. Celle-ci a vu les manifestants affluer, jusqu’au départ du cortège peu après 18 h 30. Celui-ci a effectué une boucle de près de 1 h 30, de la rue de Romont à la route des Alpes en passant par la gare, pour remonter par la rue de Lausanne.

Contre les discriminations

«Y’en a assez des inégalités, ensemble, il faut lutter!» «Violence contre une, violence contre toutes!» «Féministes, anticapitalistes!» Ouvrant le cortège, juchées sur une camionnette, des membres du collectif dont Marie Spang et Catherine Friedli galvanisent la foule, scandant les slogans, repris en chœur par les manifestants.

Plus loin, le «bloc» des tambours marque le rythme. En effet, le cortège est organisé par blocs, comme en 2019, l’un se nommant Public en mixité choisie sans hommes cisgenres. Ce afin notamment de permettre au groupe de manifester en toute sécurité. La Grève féministe se veut d’ailleurs «sur tous les fronts, avec une vision globale des discriminations et de la société», relève Marie Spang. «Cette vision est au cœur du Manifeste rédigé en 2019, base de la mobilisation.» Le collectif s’intéresse ainsi à plusieurs aspects, tous liés selon lui, tels que les inégalités de genre, salariales, ou raciales; considérant qu’il n’y a pas un combat plus important qu’un autre. Outre le thème de l’AVS, figuraient au menu de la grève, les luttes contre le racisme, les violences sexuelles, l’homophobie ou le capitalisme.

Le cortège verra ses rangs s’étoffer encore à l’appel des militantes aux passants, avant de regagner l’arrivée. La soirée s’y prolongera par un «After féministe» avec bar, danse et DJ. «Nous sommes le plus grand mouvement social du pays, une véritable force politique», souligne le collectif. Celui-ci n’est donc pas près de cesser la lutte. Il a d’ailleurs appelé à se mobiliser en 2023 pour la prochaine grande Grève féministe, qui en sera bien une puisqu’elle s’étendra, comme il y a trois ans, aux lieux de travail. Et d’espérer voir la même affluence: 12 000 personnes avaient pris part à la manifestation à Fribourg en 2019.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus