Le parcours d’une combattante
Romane Garcia, 25 ans, est autiste et étudiante en pédagogie spécialisée à Fribourg. Témoignage
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Stéphanie Schroeter
8 juin 2021 à 23:31
Université » Sa voix est douce et posée, chaque mot réfléchi. On devine la souffrance, de celles qui ont accompagné un parcours scolaire teinté de harcèlement. Ce qui ne l’a pas empêchée d’avancer. Romane Garcia est aujourd’hui à l’université. Etudiante en éducation spécialisée à Fribourg, cette Lausannoise âgée de 25 ans est autiste. Un diagnostic posé, il y a environ deux ans, lorsqu’elle était déjà sur les bancs de l’université. «J’avais été diagnostiquée haut potentiel intellectuel lorsque j’étais plus jeune. J’en étais restée là, et puis, dans le cadre d’examens liés à mon syndrome génétique d’Ehlers-Danlos, j’ai fait des tests neuropsychologiques», explique cette jeune femme qui, depuis, n’hésite pas à témoigner. Cela a commencé devant un auditoire d’étudiants en médecine.
Soucis administratifs
«Ça s’est superbien passé! On m’a ensuite proposé d’autres conférences sur mon parcours scolaire et d’étudiante», poursuit Romane Garcia, qui a également participé activement à la création puis à l’élaboration de la plateforme mise en place par le Département de pédagogie spécialisée (voir ci-après). Un outil directement inspiré d’un projet anglais et qui fournit des pistes concrètes et claires aux autistes avant, pendant et après leurs études universitaires.
Difficile de savoir exactement le nombre de personnes concernées, mais elles représenteraient entre 0,3 et 0,6% des étudiants des hautes écoles. Des étudiants souvent en situations d’échec liées à des soucis administratifs difficiles à surmonter et à la gestion d’une liberté académique nouvelle et parfois source de stress. Sans oublier des relations parfois compliquées avec les autres étudiants. C’est ce qu’a vécu Romane Garcia. «J’ai commencé le cursus de manière standard, mais il y avait vraiment beaucoup de choses à gérer. Les journées étaient longues, et je rentrais parfois très tard chez moi. J’ai un peu craqué en fin de première année.»
Perturbations sensorielles
L’étudiante décide alors d’adapter son cursus. Au lieu des trois ans habituellement nécessaires à l’obtention d’un bachelor, elle y consacrera le double.
Depuis la création de la plateforme, Romane Garcia est plus sereine. «Il y a deux ans, j’avais sollicité Nathalie Quartenoud Macherel (collaboratrice scientifique et enseignante en pédagogie spécialisée qui a géré l’élaboration de la plateforme, ndlr), et nous avions alors commencé à rédiger un petit guide pour les chargés de cours leur indiquant notamment quelles adaptations seraient nécessaires pour les étudiants autistes.»
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