Les corvidés fâchent les agriculteurs

Oiseaux » «Si rien n’est fait, les agriculteurs vont devenir fous!» s’exclame Ivan Thévoz, député siégeant au sein du groupe UDC et agriculteur basé à Russy. De plus en plus fréquemment, des champs de maïs et de tournesol sont picorés par les corneilles et les corbeaux freux dans le canton de Fribourg et la Broye vaudoise. Ce que confirme Raphaël Grandgirard, collaborateur scientifique à Grangeneuve, centre de compétences agricole du canton de Fribourg à Posieux. Concrètement, les oiseaux se nourrissent des graines ou des pousses lorsqu’elles sortent. La phase critique dure en moyenne entre 10 et 20 jours après le semis au printemps.

Les causes sont multiples. Les vers de terre et autres sources de nourriture habituelles sont parfois difficiles à dénicher, selon plusieurs agriculteurs fribourgeois. Il y a aussi l’absence d’hiver rigoureux et la faible densité de prédateurs naturels, comme le précise Marco Danesi, porte-parole auprès du Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité du canton de Vaud.

Un répulsif interdit

Aucun agriculteur n’est à l’abri. Car le répulsif le plus efficace pour protéger le maïs des corvidés, le Mesurol, est interdit depuis 2020 en Suisse. Il en existe un autre, le Korit, mais il serait légèrement moins performant, selon Raphaël Grandgirard. «Il va sûrement aussi être retiré du commerce», prévient-il, ajoutant qu’un nouveau répulsif, l’Initio, ne fonctionne pas. De nombreux agriculteurs en ont fait les frais cette année, comme l’indique une entreprise de travaux agricoles de la région, en négociation avec le fournisseur concernant les pertes.