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Canton

Fribourg. les horaires étendus font un flop chez les commerçants

Depuis 2019, les commerçants des quartiers historiques de Fribourg peuvent ouvrir plus tard

Sandra Stegmann, patronne du magasin Asphalt Kreatorz à la rue de Lausanne, a arrêté d’ouvrir sept jours sur sept, car il n’y avait pas assez de clients.

Lise-Marie Piller

Lise-Marie Piller

13 avril 2023 à 23:49

Temps de lecture : 1 min

Economie» Envie de faire du shopping jusqu’à 21h? Dans les quartiers historiques de Fribourg, les commerçants peuvent ouvrir, s’ils le veulent, jusqu’à 22h en semaine et jusqu’à 20h les dimanches et les jours fériés. Plus concrètement, ces horaires étendus concernent les enseignes de la rue de Lausanne, du Bourg, de l’Auge et de la Neuveville, car elles se trouvent sur un secteur considéré comme «un site touristique à l’année» depuis 2019, grâce à une adaptation du règlement communal, entre autres.

Le but était de dynamiser ces lieux. Trois ans plus tard, ce régime particulier n’est guère prisé. S’il n’existe pas de statistiques officielles, le secrétaire général de l’Association fribourgeoise du commerce, de l’artisanat et des services, David Krienbühl, confirme que la majorité des horaires n’a pas fondamentalement changé. «C’est un sentiment, nous n’avons pas mené de sondage», précise-t-il.

Un risque financier

La première explication donnée par les commerçants interrogés par La Liberté est financière. «Qui va encore faire ses commissions à 22 h? Et si quelqu’un travaille tard le soir, au magasin, il doit être davantage payé», explique Nicolas Bertschy, patron de la boucherie éponyme dans le quartier de la Neuveville. Même discours chez Hertigfleurs, près de la cathédrale: «Nous ouvrons toute la semaine non-stop, même durant la pause de midi. Les clients sont habitués à ces horaires, et les affaires marchent bien. Nous avons aussi un magasin à la place de la Gare, qui ouvre un peu plus longtemps», expose le fleuriste Franck Sonney.

«Nous n’avons pas assez d’employés pour faire un tournus et ouvrir plus longtemps.»
Megan Pillonel

Il faudrait aussi trouver des personnes intéressées par le travail à horaires étendus, argue Megan Pillonel, directrice de l’Institut pause douceur, dans le quartier du Bourg: «Actuellement, nous n’avons pas assez d’employés pour faire un tournus et ouvrir plus longtemps. Même si je pense que la clientèle serait là, car les gens aiment la flexibilité.»

Nicolas Bertschy précise que Fribourg n’est pas une grande ville touristique comme Barcelone. Même la rue de Lausanne, qui se trouve sur le trajet entre la gare et la cathédrale, n’enregistre pas tant de passages, selon Daniela Oliveira, de JC Chocolatier: «Nous avons essayé d’ouvrir jusqu’à 18 h 30 pendant une année, mais il n’y avait pas grand monde. Je ne sais pas vraiment pourquoi.» L’enseigne ferme désormais à 18 h en semaine, mais reste néanmoins ouverte plus longtemps lors des fêtes, ce qui fonctionne bien, selon la vendeuse.

Sandra Stegmann, patronne du magasin Asphalt Kreatorz, commercialisant entre autres des figurines et du matériel artistique, y a aussi longtemps cru: «Nous ouvrions sept jours sur sept, mais nous avons arrêté car il n’y avait pas assez de clients. Et je veux m’adapter à ma nouvelle vie de famille. Je n’ai pas vraiment fait du déficit, car je ne compte pas mes heures.» Elle salue cependant le fait de pouvoir ouvrir les jours fériés sans devoir demander d’autorisation: «Avant la création de la zone touristique, nous avions dû nous battre pour pouvoir ouvrir le 8 décembre.»

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