Les logements vides sont en hausse

Immobilier » Habitant en ville de Fribourg, vous souhaitez remettre votre deux-pièces pour cause de déménagement, mais personne ne se bouscule au portillon pour reprendre le bail. Ce n’est pas étonnant: l’offre dépasse visiblement la demande. Depuis 2018, le nombre de logements vides augmente en effet inexorablement dans la capitale cantonale. Selon le dernier bulletin d’information de l’Observatoire du logement et de l’immobilier, 3,14% du parc immobilier global de la commune étaient inoccupés au 31 décembre 2020, contre 2,13% deux ans plus tôt. Et pour les appartements de deux pièces, le taux de vacance grimpe durant ce laps de temps de 1,77% à 4,73%! Ces résultats sont obtenus en calculant le pourcentage de logements dépourvus de contrat de bail, donc inoccupés.

«Nos chiffres convergent vers une détente du marché locatif en ville de Fribourg. Sur deux ans, un élément est à mettre en évidence: la courbe générale des logements habitables inoccupés suit celle des trois-pièces. D’après notre échantillon, les petits objets ont tendance à être plus facilement à disposition sur le marché, tandis qu’il semble manquer d’appartements plus grands», note Marilyne Pasquier.

Professeure à la Haute Ecole de gestion de Fribourg (HEG-FR), cette dernière pilote l’observatoire, qui récolte ses données tant auprès de l’Office fédéral de la statistique (OFS) que du Registre des habitants du canton de Fribourg, pour ensuite les combiner avec les états locatifs anonymisés de treize grandes régies immobilières opérant dans la Cité des Zaehringen. Celle-ci fait office de région pilote.

Fini la pénurie!

Selon Gilberte Schär, présidente de la section cantonale de l’Union suisse des professionnels de l’immobilier, ces derniers suivent avec intérêt les travaux de l’observatoire. «Celui-ci élabore une base de données fiable, parce que ses informations sont directement collectées auprès des régies. Or ces valeurs sont plus élevées que celles fournies jusqu’alors dans la branche, notamment par l’OFS», indique-t-elle. Ce qui ne manque pas de la préoccuper. Il faut savoir en effet qu’un taux de vacance de 1,5% est économiquement considéré comme équilibré. En dessous, on tend vers la pénurie de logements. Au-dessus, on se dirige au contraire vers une surchauffe du marché immobilier. Dans le canton de Fribourg, le taux de pénurie a été fixé à 1,8% par la législation.

Dans la capitale cantonale, toutefois, tous les quartiers ne sont pas logés à la même enseigne. A la fin de 2020, ceux du Jura et du Schoenberg affichent un taux de vacance respectif de 4,85% et 4,21%, tandis que celui de Beauregard ne présente que 0,98% d’appartements inoccupés. «Il est loisible de se demander si les habitants opèrent un retour au centre-ville, au détriment de secteurs plus éloignés», fait remarquer Marilyne Pasquier.